L'opération d'éradication des parkings anarchiques n'a pas permis de supprimer définitivement le phénomène. Les «parkingueurs» autoproclamés ont repris leur activité de plus belle. Dans la commune de Mohammadia, toutes les cités qui se trouvent aux abords du centre commercial Le Printemps sont sous l'emprise de groupes de jeunes. Une véritable organisation a été mise en place par ces derniers, qui, pour affirmer leur présence, usent de violence envers les automobilistes. En plus des fragments de trottoirs qui sont équitablement répartis entre eux, les fractions de la ville les plus convoitées sont soumises à une répartition de temps parcimonieuse. Des jeunes se relayent continuellement sur cette partie de la ville, lui conférant des allures de négoce. A Sidi M'hamed, les parkingeurs qui avaient l'habitude d'entreposer des caisses vides sur la chaussée afin de réserver les places de stationnement ont réinvesti la rue Hassiba, notamment à proximité du siège de la CNEP. Notons qu'un commissariat de police est situé à une dizaine de mètres seulement du parking en question. Les parkingeurs sévissent également dans les espaces attenants aux immeubles du quartier les Groupes. Ceux qui avaient la mainmise sur les ruelles se trouvant aux alentours des immeubles ont repris leurs anciennes places. Ils ne se contentent pas de garder les voitures d'un éventuel vol, mais s'arrangent pour que les places de stationnement ne soient pas occupées plus de deux heures. Même les habitants de certains immeubles sont soumis au diktat des gardiens. «Nous sommes interdits de stationnement même dans les espaces attenants à nos immeubles. Les gardiens autoproclamés de parking ont investi les moindres endroits. Pour asseoir leur emprise, ils utilisent la violence et les menaces», nous ont-ils confié.