L'opération d'éradication des parkings anarchiques n'a pas permis de régler définitivement le problème. Aussitôt la vigilance des autorités relâchée, que les gardiens des parkings anarchiques ont repris leur activité de manière ostensible. Après des efforts colossaux fournis par les éléments des services de sécurité et qui ont abouti à l'arrestation d'une centaine de gardiens, le gardiennage anarchique a repris de plus belle. Dans la commune de Mohammadia, toutes les cités qui se trouvent aux abords du centre commercial Le Printemps, sont sous l'emprise de groupes de jeunes qui se partagent l'exploitation des moindres parcelles des trottoirs. Une véritable organisation a été mise sur pied par ces jeunes. En plus des fragments de trottoirs qui sont équitablement répartis entre ces parkingueurs, les fractions de la ville les plus convoitées sont soumises à une répartition de temps draconienne. Les rues les plus proches du centre commercial sont intensément exploitées. Des jeunes se relayent continuellement sur cette partie de l'agglomération, lui conférant des allures de négoce. «Pourtant des agents de l'ordre sont à quelques mètres seulement. Pourquoi n'interviennent-ils pas», s'interrogent des habitants. A Sidi M'hamed, les parkingueurs, qui avaient l'habitude d'entreposer des caisses vides sur la chaussée afin de réserver les places de stationnement, ont réinvesti la rue Hassiba, notamment à proximité du siège de la Cnep. «Après l'arrestation d'une centaine de gardiens de parking à travers la capitale, nous avons cru un moment que l'autorité de l'Etat est revenue. Ce n'est hélas pas le cas», déplore un habitant de la rue Hassiba. «En vérité le gardiennage n'a cessé que quelques jours. Le diktat des gardiens de parking a repris de plus belle», soutient-il. Cette situation prévaut également au niveau des Groupes. Les mêmes gardiens de parking, qui avaient la mainmise sur les ruelles se trouvant aux alentours des immeubles, ont repris leurs anciennes places. Ils ne se contentent pas de garder les voitures des éventuels vols, mais s'arrangent à ce que les places de stationnement ne soient pas occupées plus de deux heures. Passé ce délai, ils n'hésitent pas à doubler le tarif. Pour imposer de nouveau leur diktat, ces jeunes gardiens brandissent des gourdins contre tout automobiliste récalcitrant. De prime à bord, avant même que le véhicule ne prenne place dans l'aire de stationnement, ces jeunes se renseignent sur la durée du parcage. «C'est une première forme d'intimidation, car si l'automobiliste ne répond pas, les gardiens passent directement aux menaces verbales et aux injures», confie un automobiliste. Si jamais les concernés ne se plient pas à leurs exigences, des représailles s'abattent sur eux. «Il est temps que cette anarchie cesse définitivement, car il y va de la crédibilité des pouvoirs publics et de leur capacité à asseoir l'ordre et le respect de la loi», suggère un habitant des Groupes.