Le candidat à l'élection présidentielle française de 2017, Alain Juppé, entend mobiliser même au-delà de l'Hexagone pour gagner la primaire de droite et du centre prévue pour novembre 2016. Les Français établis en Algérie entre expatriés et binationaux, dont le nombre s'élève à près de 40 000, constituent un des réservoirs électoraux sur lesquels compte le maire de Bordeaux. Il a à cet effet installé un comité de soutien et nommé à sa tête Laurent Stefanini, un dirigeant d'une PME établi en Algérie depuis une dizaine d'années. Connaissant bien l'Algérie pour laquelle il voue une affection particulière, M. Stefanini est ainsi investi de la mission de convaincre les Français établis en Algérie de voter en nombre pour faire gagner le candidat Juppé. Ce dernier, dans une lettre de nomination de son comité de soutien pour la zone Algérie, a indiqué toute la place que doit occuper ses compatriotes établis à l'étranger. «Aujourd'hui, alors que nos compatriotes qui vivent à l'étranger sont plus de 2 millions et que leur nombre ne cesse d'augmenter, plus de 34% au cours des dix dernières années, il me paraît nécessaire d'engager de nouveaux chantiers : faire rayonner cet extraordinaire outil d'influence qu'est l'enseignement français à l'étranger, adapter le service public consulaire et diplomatique aux attentes des citoyens, travailler sur un traitement fiscal équitable, protéger les familles en cas de rupture professionnelle, moderniser la protection sociale et surtout assurer la sécurité de chacun dans un monde de plus en plus incertain», écrit celui qui est considéré comme la personnalité politique préférée des Français. Dernier des gaullistes, Alain Juppé, dont la mairie est jumelée avec la ville d'Oran, n'ignore pas l'importance des relations entre Alger et Paris. Des relations qui passent aussi et surtout par la remise au centre des préoccupations des liens humains aussi denses que riches. Les Français établis en Algérie, comme les Algériens établis en France sont une chance pour les deux pays, «des passeurs», pour reprendre l'expression d'un diplomate français. En somme et pour donner le signal de départ pour sa campagne en Algérie, Alain Juppé est attendu dans les prochains jours à Alger puis à Oran.