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Longtemps péché capital
La paresse reçoit des éloges
Publié dans El Watan le 22 - 08 - 2004

La paresse n'a pas toujours bonne réputation. Longtemps péché capital pour les uns, crime contre la société du travail pour les autres, elle demeure encore aujourd'hui une notion suspecte.
On la réduit souvent à un état de molle indifférence, voué à la veulerie et à l'accablement. On se trompe. La paresse peut être joyeuse, contemplative, contestataire. Elle bouscule la logique économique et le temps réglé des loisirs. Par l'inaction et le vide, elle favorise la reconquête de soi. Elle est à la fois un acte de résistance et la voie de la sagesse. D'Epicure à Gaston Lagaffe, petits tableaux de la vie paresseuse. L'Homo faber a vécu. Place à l'Homo ludens. Après tant de vain labeur, s'ouvre le règne du repos. Mais l'art de ne rien faire n'est pas si facile. Malgré l'avènement des loisirs de masse, une agitation extrême gouverne ce monde et le temps libre demeure cadenassé par les rythmes sociaux.
Ultime conquête
Le salut passe par une ultime conquête : celle de la paresse. Philosophes, esthètes et révolutionnaires ont montré les richesses de cet état propice à une sage inaction. Ainsi Socrate, assis au bord de l'eau, vantant le charme de l'ombre ; Lao-tseu, au sortir de son bain, se laissant porter tel un nouveau-né sur la voie du non-agir ; Baudelaire célébrant la « féconde paresse » et les « infinis bercements du loisir embaumé » ; ou encore, puisque l'oisiveté est aussi un acte de résistance, Paul Lafargue dénonçant le vice du travail et revendiquant un temps enfin libéré. Bienheureuse paresse ! Rêvons à Oblomov passant une journée entière à essayer de se lever, aux rois fainéants d'Albert Cossery cultivant la nonchalance orientale, ou encore à l'ineffable Gaston Lagaffe se barricadant dans le sommeil. Ce dossier s'adresse aux champions de l'indolence, aux fervents du farniente, aux adeptes de la méridienne, aux contemplatifs, aux rêveurs, aux hédonistes. Et aussi aux hyperactifs lassés par leur propre frénésie ainsi qu'aux écrivains en mal de copie. Ah ! la paresse d'écrire.
Vacance des âmes
Elle est source de culpabilité en même temps que d'inspiration. L'écrivain trouve toujours des dérivatifs quand il s'agit de prendre la plume. Proust lui-même aurait été atteint de cette paresse endémique. Il s'en est bien tiré. Mais combien d'autres en sont encore à rechercher leur première phrase... Nous avons fait travailler pour ce dossier les écrivains qui nous semblaient, en matière de paresse, les plus valeureux. Denis Grozdanovitch, qui fut longtemps un enfant de la balle, médite avec humour sur la pratique du presque rien ; Pierre Sansot plaide pour la lenteur et la flânerie ; Jean-Didier Urbain célèbre les rêveries du repos qui bercent les vacanciers à la plage. De son côté, Thierry Paquot, expert dans l'art de la sieste, discute avec l'historien Alain Corbin de cette perception du temps et des loisirs dont la paresse, au fil des siècles, signale les fractures et les infléchissements. On s'en voudrait d'écrire jusqu'au bout cette lettre aux lecteurs. Elle devrait avoir le format d'une carte postale. C'est déjà les grandes vacances, la grande vacance des âmes. Allez de par le monde et paressez en paix.


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