Deux avocats algériens, Amine Sidhoum, également membre de SOS Disparu(e)s, et Me Hassiba Boumerdassi, avocate membre du Comité des familles de disparus en Algérie (CFDA), vont comparaître aujourd'hui devant le tribunal de Bab El Oued à Alger. Selon un communiqué de Amnesty International, rendu public cette semaine, la justice reproche aux deux avocats, « connus pour leur travail en faveur des droits humains », d'avoir violé les dispositions législatives régissant l'organisation et la sécurité des prisons : ils auraient, d'après les autorités pénitentiaires, fait passer des objets à leurs clients en détention sans en avoir obtenu l'autorisation. Une infraction passible d'une peine de cinq ans d'emprisonnement. Dans le cas de Hassiba Boumerdassi, rapporte AI, les autorités pénitentiaires assurent qu'elle a transmis à un détenu, sans autorisation, le compte rendu d'une audience qui portait sur son cas. Hassiba Boumerdassi, de son côté, déclare qu'elle a obtenu l'accord oral des autorités pénitentiaires avant de faire passer le document en question. Amine Sidhoum, quant à lui, est accusé d'avoir distribué plusieurs de ses cartes de visite comportant ses coordonnées à un client en détention. Il reconnaît les faits, mais considère qu'il n'a pas commis d'infraction. Pour l'ONG basée à Londres, l'utilisation des dispositions pénales citées plus haut pour criminaliser la communication de documents juridiques et de coordonnées, serait une entrave aux avocats pour assurer efficacement la défense de leurs clients. AI voit dans cette affaire un autre exemple des atteintes aux libertés en Algérie.