La France et, plus globalement, l'Europe sont ébranlées par l'ampleur des attentats qui ont ciblé Paris. Alors que le dispositif sécuritaire est renforcé dans plusieurs pays, des voix s'élèvent pour exiger une révision globale de la stratégie de lutte contre le terrorisme. La France et ses alliés européens sont sur le pied de guerre suite aux attentats de Paris qui ont fait 132 victimes. Ce bilan provisoire risque de s'alourdir car une centaine de blessés sont dans un état critique et leur pronostic vital est engagé. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a annoncé hier qu'une centaine de corps ont déjà été identifiés. Après l'Allemagne qui a donné des informations sur un suspect arrêté le 5 novembre en Bavière et qui serait en lien avec les attentats, la police belge a fait hier plusieurs coups de filet dans les milieux extrémistes bruxellois. Les policiers belges collaborent directement avec les enquêteurs français qui traquent les commanditaires des attaques de vendredi soir et essaient d'identifier tous les exécuteurs et leurs éventuels complices. Pas moins de 14 personnes ont été arrêtées en 48 heures, dont sept dans la ville de Molenbeek, près de Bruxelles. Cette localité est connue des services de renseignement européens car elle accueille un noyau dur du radicalisme islamiste. C'est là qu'a été louée une des deux voitures utilisées par les assaillants et immatriculées en Belgique : une Polo abandonnée devant Le Bataclan et une Seat Leon retrouvée par la police à Montreuil. L'enquête française s'intéresse à trois frères, des Français résidant en Belgique, puisque deux d'entre eux sont les locataires des deux véhicules. Les arrestations sur le sol français concernent plutôt l'entourage du kamikaze identifié, Omar Ismaïl Mostefaï. Des membres de sa famille et ses proches ont été mis en garde à vue. Mostefaï serait, selon les enquêteurs, l'un des terroristes qui se sont fait exploser à l'intérieur du Bataclan. Il a été identifié grâce à ses empreintes digitales. Il avait fait l'objet d'une fiche S pour sa radicalisation inquiétante en 2010. Des informations sécuritaires qui circulent dans les médias indiquent que le jeune homme de 29 ans aurait effectué un séjour en Syrie entre 2013 et 2014. Au moment où nous mettons sous presse, les médias français parlent d'un deuxième kamikaze français identifié. Il s'agirait d'un des trois frères résidant en Belgique. Brahim Abdeslam, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est présenté comme le kamikaze du boulevard Voltaire. Parallèlement, la police française a lancé un appel à témoins et un mandat d'arrêt international contre son frère, Salah Abdeslam. Un troisième kamikaze – l'un des trois qui ont mené les assauts au Stade de France – a été également identifié : il serait aussi natif de Belgique. Il s'appelle Bilal Hadfi, né en 1995. Pour rappel, le procureur de la République, François Molins, a affirmé hier matin que trois équipes terroristes ont agi de manière coordonnée lors des attentats sur le plan du mode opératoire, des armes utilisées et de l'heure des attaques.