Deux jours après les attentats de Paris, considérés comme les plus meurtriers de l'histoire de France, la piste de Daech se précise. Les enquêteurs des services antiterroristes ont retrouvé, à Montreuil, dans une voiture suspectée d'avoir servi lors des fusillades, des fusils d'assaut kalachnikov, du même type que ceux utilisés dans les fusillades et identifié deux des assaillants. L'un, qui a participé à la prise d'otages sanglante du Bataclan, Omar Ismaïl Mostefaï, est un Français de 29 ans. Sept personnes de son entourage (notamment son père, son frère et l'épouse de ce dernier) sont en garde à vue et leurs domiciles ont été perquisitionnés. Les enquêteurs, qui tentent de confirmer que le kamikaze a bien séjourné en Syrie en 2014, ont, par ailleurs, retrouvé, près du corps d'un kamikaze du Stade de France, un passeport syrien appartenant à un migrant enregistré en Grèce, selon Athènes, mais inconnu des services français. Le procureur de Paris, François Molins, a évoqué, samedi soir, deux pistes : la Syrie avec la découverte de ce passeport et la Belgique où cinq personnes ont été arrêtées dans la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean. Parmi elles, l'homme qui avait loué la Polo noire des kamikazes retrouvée garée devant le Bataclan. « On peut envisager qu'il s'agit d'un réseau », estime Françoise Schepmans, maire de cette localité. « Celui qui a loué la voiture est un Belge. On le connaissait de par son frère », a déclaré le ministre belge de la Justice, Koen Geens, à la télévision publique RTBF. En Allemagne, un suspect, un Monténégrin de 51 ans, arrêté avec 8 fusils d'assaut, 3 armes de poing et 200 g d'explosifs dans son véhicule, refuse de s'exprimer sur les attaques à Paris. Selon un communiqué de la police bavaroise, il affirmé avoir voulu se rendre en France pour « visiter la tour Eiffel » et n'avoir « aucune connaissance de la présence d'armes et d'explosifs » dans sa voiture. Le président Hollande a décidé de porter à 3.000 le nombre de renforts militaires déployés en France. Son Premier ministre, Manuel Valls, promet de « frapper » Daech pour le « détruire ». « Nous sommes en guerre, nous agirons et nous frapperons cet ennemi pour le détruire en France, en Europe, en Syrie et en Irak », dit-il, assurant que la France, qui doit « s'attendre à d'autres répliques », saura apporter une réponse aux terroristes « au même niveau que cette attaque ». En réponse à une demande de tenue d'un conseil extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne formulée par la France, la présidence luxembourgeoise de l'UE a décidé, hier, de convoquer un conseil d'urgence des 28 ministres européens de l'Intérieur et de la Justice vendredi prochain à Bruxelles. « Suite aux événements tragiques de Paris, ce conseil est destiné à renforcer la réponse européenne et à assurer le suivi et la mise en œuvre des mesures décidées », a souligné un communiqué du Luxembourg.