Les travailleurs ont bloqué hier l'autoroute pendant deux heures. Ils exigent le départ du directeur. Celui-ci maintient que les portes du dialogue restent ouvertes. Depuis le 29 octobre dernier, les 400 travailleurs de l'usine de meubles, Leader Meuble de Taboukert, commune de Tizi Rached, à 20 km à l'est de Tizi Ouzou, sont en grève. Le collectif des travailleurs, mené par la section syndicale UGTA, exige le départ du nouveau directeur général, installé en juin dernier à la tête de l'entreprise dont le PDG est en congé, ont indiqué des syndicalistes. Les protestataires reprochent au DG intérimaire son «acharnement et parti pris à l'encontre des travailleurs, ses agissements dans la sous-traitance auprès des artisans, avec paiement à terme et vente de la même marchandise à crédit, en réalisant lui-même tous les achats pour passer directement des commandes avec des fournisseurs tout en ignorant les procédures légales en la matière», ont-ils dénoncé. Dans une pétition, signée par 343 travailleurs sur les 403, ils réclament «le départ sans condition du DG», accusé de «brader Leader Meuble Taboukert, gagne-pain de 430 familles», clame Kamel Bettouche, syndicaliste à UGTA. On reproche, entre autres, à ce directeur «es recrutements hors de la wilaya». Le syndicat fait ainsi «appel au Premier ministre, au wali de Tizi Ouzou et au secrétaire général de l'UGTA à intervenir pour sauver de la disparition le Leader Meuble de Taboukert». Le syndicaliste rappelle : «Avant le débrayage, nous avons invité le DG à venir discuter avec nous travailleurs sur nos inquiétudes concernant ses agissements, mais en vain. Il a au contraire appelé la police, un avocat et un huissier de justice pour déposer plainte contre 15 de nos collègues alors que nous avons agi en toute légalité». De son côté, le directeur général, M. Akbi, dira : «A ma connaissance, il n'y a pas réellement de revendications socioprofessionnelles. Je suis installé à la mi-juillet dernier à la tête du Leader Meuble pour travailler dans le cadre d'une démarche de redressement de l'entreprise, pour une gestion purement économique. C'est dans ce contexte que notre groupe, Divindus, crée par l'Etat en 2015 et comptant 89 entreprises, a désigné un DG au LM Taboukert et mis en place un conseil d'administration. Les actions de redressement étaient en cours dès mars dernier, bien avant ma prise de fonction. Mardi 10 novembre, une réunion a regroupé des représentants de Divindus, la section syndicale LMT, l'Union de wilaya et l'union locale UGTA, avec l'Inspection du travail de Tizi Ouzou, organisatrice de la rencontre. La position de notre groupe était claire : reprendre le travail, laisser le DG exercer ses fonctions et les portes du groupe pour le dialogue sont ouvertes. Malheureusement, la situation est restée dans le statu quo». M. Akbi indique avoir travaillé avec ceux qu'il a trouvés au sein du LMT où il a nommé des cadres de l'entreprise à des postes vacants. Il a indiqué qu'il a recruté de l'extérieur «pour constituer une nouvelle équipe jeune appelée à être formée. Il y a une nouvelle organisation qui va s'implanter d'ici le début 2016, et à partir delà Leader Meuble deviendra une unité de production faisant partie d'une filière d'autres unités non autonomes». Selon ce dirigeant, après une semaine de grève, le manque à gagner avoisine les cinq millions de dinars par jour.