Les universités d'Oran ont connu une nouvelle journée de protestation, hier, les étudiants ayant boycotté les classes suite à l'appel des 4 principales organisations estudiantines. En effet, l'union générale des étudiants algériens (UGEA), l'organisation des étudiants algériens (ONEA), l'union de la jeunesse algérienne (UNJA) et celle libre dite UGEL, ont diffusé un communiqué commun appelant les étudiants à observer une «grève illimitée, jusqu'à ce que les responsables universitaires donnent une réponse favorable à leurs revendications en respectant leurs engagements». La principale revendication tourne autour de l'accès aux études en Master et le mode de recrutement ainsi que le système des quotas jugés insuffisants. Tôt le matin, l'accès à l'université d'Es Sénia a été bloqué par des membres des 4 organisations qui ont affiché une banderole à l'adresse des responsables tout en placardant leur communiqué ainsi que les procès verbaux des réunions précédentes qui ont été tenues avec le vice-rectorat. Il en était de même à la faculté des langues étrangères (ILE) de Maraval où l'accès des étudiants et du personnel a été bloqué. A l'université des sciences technologiques (USTO-Med Boudiaf), les protestataires ont enchainé par une 2ème journée consécutive en répondant à l'appel des syndicats estudiantins. L'USTO reste sous le feu des projecteurs depuis l'épisode des transferts de certains étudiants en génie civil. Selon Grine Brahim, membre de l'ONEA ayant conduit le mouvement à Es Sénia, «aucun responsable n'a reçu les étudiants». Il a précisé que les revendications n'ont pas changé et sont celles émises et acceptées lors de la réunion du 4 novembre 2015 sans qu'aucune suite ne soit donnée. «Nous leur avions donné un délai. Ce délai a été largement dépassé. Et donc nous sommes décidés à aller encore plus loin», a déclaré M. Grine en présence d'autres initiateurs de ce mouvement de protestation. Ces étudiants revendiquent, en premier lieu, la révision des résultats des inscriptions en Master dans la majorité des départements et remettent en cause l'application de la décision 363 publiée le 9 juin 2014, relative aux inscriptions et à l'accès au cycle de Master. Les protestataires réclament également le renforcement des infrastructures d'enseignement, notamment en matière d'équipements, de moyens humains et pédagogiques. Ils demandent également le règlement de la situation des étudiants bloqués par le système d'endettement modulaire. Accès bloqué De leur côté, les étudiants de l'institut des sports de l'USTO ont, hier, fermé l'accès à l'institut. Leurs revendications sont au nombre de dix, selon le communiqué qui nous a été remis. Il s'agit notamment de l'absence d'eau chaude dans les douches, la piscine, l'absence d'éclairage dans les vestiaires, l'institut de 2 000 places pédagogiques non encore réceptionné ainsi que l'absence d'amphithéâtres. Selon Boudia Maamar, chargé de la communication de l'USTO, les capacités d‘accueil actuelles ne sont pas en adéquation, ne pouvant ainsi accueillir qu'un nombre très restreint d'étudiants, à peine une centaine. «Nous avons ainsi, précise-t-il, réduit le nombre d'étudiants en fonction de nos capacités. Nonobstant cet état de fait l'institut a néanmoins accueilli 350 étudiants d'où l'absence de salles à même d'accueillir un tel nombre». Kacem Bachir, le directeur de l'institut des sports, précisera que la veille de la grève, il avait réuni les représentants des étudiants pour les écouter et tenter de trouver des solutions à leurs problèmes. Parmi ces problèmes, poursuit-il, le nombre limité de places pédagogiques. C'est là une vérité qui aurait pu être réglée par la réception de 2 000 nouvelles places pédagogiques qui sont entièrement achevées mais qui n'ont toujours pas été réceptionnées, les réserves n'ayant pas été levées à ce jour. «Nous avons tenu plusieurs réunions avec les responsables concernés (DLEP, entreprises) pour essayer de lever ces réserves. Ce qui règlera définitivement le problème d'insuffisance de salles de classe». Evoquant ensuite le problème de la chaudière, ce responsable reconnaitra sa défectuosité (depuis 1994). «Cependant, affirme-t-il, des travaux ont été entrepris pour la fuite de gaz entièrement réglée ainsi que la cheminée d'évacuation dont les travaux sont en cours». «Le problème de la piscine ajoute-t-il, a été pris en charge par le rectorat qui va procéder au changement des pompes défectueuses». Pour les travaux pratiques, il indiquera qu'une convention a été signée avec la DJS qui mettra à la disposition la piscine olympique de Mdina Jdida avec un créneau spécialement aménagé qui leur évitera les déplacements.