Les protestataires des instituts de génie civil et d'électronique de l'université Ziane-Achour n'ont pas pu mobiliser d'autres étudiants de la même faculté autour de leur cause. Comme le nombre de portes et d'accès à cet institut sont plus importants que celui des protestataires activistes, ces derniers décident d'acheter une chaîne métallique et un cadenas pour fermer les portes principales, bloquant l'accès à tous les étudiants. Les activistes de l'Onea ont décidé de prendre le train en marche. Il n'y a pas eu de documents ou de déclaration quelconque signés de la part de cette organisation mais les banderoles ont suffi pour revendiquer la paternité de l'action. Les étudiants des instituts du génie civil et électronique qui ont été «recalés», ne remplissant pas les conditions pour assurer la possibilité de poursuivre leurs études du master 2, font ainsi une démonstration de force pour obtenir un consensus et des places pédagogiques supplémentaires. Ils dénoncent la manière et la forme avec lesquelles ont été traités leur avenir universitaire. Ils déclarent que le nombre de places pédagogiques réservées au cycle des masters est réduit. Par ailleurs, ils stigmatisent des comportements qu'ils considèrent abusifs de la part de certains responsables de l'université. Un professeur rencontré nous déclare à ce sujet : «Il faut à chaque entrée universitaire mener une campagne d'information à l'attention des nouveaux étudiants et indiquer qu'un pourcentage bien déterminé prend en considération les possibilités d'encadrement pédagogique et que les meilleurs étudiants peuvent accéder au palier supérieur. Ainsi, les étudiants travailleront plus et s'appliqueront davantage pour avoir de bonnes moyennes. Si le nombre de places est réduit ils pourront s'inscrire dans d'autres universités du pays.» Il reprend pour finir cette partie de la conversation : «Il suffit de bien travailler et de glaner de bonnes notes pour que les portes de l'avenir s'ouvrent devant eux.» Répondant à la question : pourquoi seulement les recalés protestent et veulent avoir des places avec ceux qui ont étudié, il n'ira par trente-six chemins : «Il y a des encadreurs qui profitent de telles situations, ils tchipent avec les recalés et les soutiennent pour forcer la main au rectorat pour créer de nouvelles places pédagogiques.» Il se peut que des problèmes de gestion existent, que la pédagogie ou la mobilisation de matériel ne soient pas encore parfaites. Mais fermer la porte principale de l'université dans l'impunité totale, cela devient intenable pour le reste des étudiants et certains enseignants. Ce n'est pas la première fois que cette situation se produit, l'an dernier, une résidente d'une cité universitaire, une éternelle redoublante en première année depuis 2007 (année où le tout Djelfa a obtenu le bac, ndlr), avait bloqué la porte centrale de l'université pendant presque une semaine et ce, en pleine période d'examens sans que personne ne bouge le petit doigt. Elle a même eu «le soutien» d'un correspondant d'un titre arabophone. Les étudiants et surtout les professeurs et les agents de l'administration sont excédés par de telles situations. Comment se fait-il qu'une seule personne ou un petit groupe de personnes se permettent de bloquer la porte centrale de l'université ?