Depuis mardi dernier, le rugby algérien a une Fédération et un président en la personne de Sofiane Abdelkader Benhassen. Fraîchement élu, ce dernier a bien voulu répondre aux questions d'ElWatan Week-end. D'abord, quel est votre premier commentaire après la création de la Fédération algérienne de rugby ? C'est une immense joie que de pouvoir assister à la naissance de la Fédération algérienne de rugby pour moi, mais également pour tous les amoureux de ce sport qui ont travaillé depuis des années avec des moyens dérisoires. Aujourd'hui, grâce au ministre de Jeunesse et des Sport El Hadi Ould Ali et le président du Comité olympique Mustapha Berraf, ainsi que les engagements du Premier ministre Abdelmalek Sellal, nous pourrons donner une nouvelle impulsion au rugby algérien. Nous sommes également très heureux pour la jeunesse algérienne, qui pourra enfin goûter au plaisir de ce sport. Vous étiez l'unique candidat au poste de président de la Fédération de rugby… J'ai été élu de façon tout à faite démocratique. L'élection s'est déroulée avec le protocole habituel, c'est-à-dire en présence d'un huissier de justice, selon la réglementation en vigueur et dans une parfaite ambiance. Pendant neuf ans, je crois avoir fait avancer les choses en travaillant moi et mon équipe avec des moyens limités à tête du club du Stade oranais. Nous sommes parvenus également, grâce à nos bonnes relations avec la Fédération internationale de rugby et la Confédération africaine de rugby, à former des cadres, des éducateurs, en plus des 18 arbitres l'année dernière. Nous espérons à présent aller de l'avant. Quelles seront les premières actions que vous comptez mener en tant que président de la Fédération ? La première action, c'est de poursuivre l'opération de formation comme celle initiée la semaine dernière ave la formation des cadres et professeurs de l'éducation nationale, affiliés à la Fédération des sports scolaires. Aujourd'hui, le rugby est un sport majeur, notre pays est très en retard dans ce domaine. Nous avons un très grand chantier devant nous. On va essayer de doter toutes les associations actuelles des moyens nécessaires pour leur développement, en insistant sur la formation. Nous avons également un match face à la Tunisie, que nous comptons organiser au stade Ahmed Zabana d'Oran le mois prochain. Il est peut-être un peu tôt, mais peut-on connaître les grandes lignes du programme que vous comptez mettre en place ? En plus de la formation, nous comptons établir un partenariat avec les wilayas qui ont déjà des associations sportives. Nous voulons également créer une culture de rugby en Algérie. C'est vrai qu'il y a beaucoup d'amoureux, mais nous n'avons pas encore la culture de ce sport. Quelle est aujourd'hui la situation exacte des associations sportives de rugby existantes en Algérie et comment comptez-vous les aider ? De nombreuses associations ont été mises en veille à cause du changement de lois sur les associations depuis quelques années. Aujourd'hui, nous sommes dans l'attente du nouveau décret qui nous permettra de réactiver certaines parmi elles. Avec l'acquisition prochaine de notre agrément, nous pourrons aider toutes les associations qui sont aujourd'hui une douzaine. Comment comptez-vous intéresser les plus jeunes à la pratique de ce sport ? Tous les enfants qui vont pouvoir pratiquer ce sport au niveau du scolaire pourront éventuellement se perfectionner au niveau des associations implantées dans leurs régions. Pour l'instant, on préfère travailler avec les associations déjà existantes en les formant et en les dotant de matériels nécessaires à la pratique de cette discipline. Mais nous devons passer préalablement par le sport scolaire, car il très important pour nous. Le rugby se pratique souvent sur du gazon naturel. N'avez-vous pas des craintes par rapport au fait que la majorité de nos terrains sont dotés de pelouses artificielles ? Il n'y a aucun problème à jouer sur un terrain synthétique, du moment la Fédération internationale de rugby l'autorise. D'ailleurs, vous devriez savoir que notre prochain match face à la Tunisie on va le disputer le mois prochain au stade Ahmed Zabana d'Oran. Par ailleurs, il y a plusieurs rugbys. Il peut se jouer soit sur le sable ou même sur du goudron, avec juste du contact et sans plaquage. Donc, on peut pratiquer le rugby sur tout le territoire algérien et dans toutes les écoles sans problème. Il y a déjà une sélection algérienne qui avait pris part au tournoi de Malaisie. Peut-on connaître ses prochaines échéances ? L'échéance la plus proche, c'est le match test face à la Tunisie le 18 ou 19 décembre prochain. Pour la suite du programme, on attendra l'année prochaine pour arrêter le planning. Donc, les Algériens pourront voir leur équipe nationale jouer en Algérie le mois prochain au stade Ahmed Zabana d'Oran… C'est notre souhait. On vient tout juste de créer la Fédération. Il nous faudra trouver des partenaires qui soient amoureux de ce sport pour que l'on puisse organiser ce match.