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La SNVI, une mécanique en panne
Les travailleurs dénoncent l'arrêt de la production, la mauvaise gestion et le blocage du plan d'investissement
Publié dans El Watan le 21 - 11 - 2015

Le PDG du groupe SNVI Rouiba, Malek Salah, a reconnu devant des centaines de travailleurs que l'entreprise accuse un retard de 2 ans pour satisfaire la commande de ses clients.
La tension monte crescendo à la société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba, à 20 km à l'est d'Alger. «Donnez-nous du travail. Ça nous fait vraiment mal de venir à l'usine pour ne rien faire. Nous, nous voulons des responsables qui dirigent pas des dirigés !» s'est écrié un travailleur avant-hier lors de l'assemblée générale qui a réuni les employés – la SNVI emploie près de 7000 –, les représentants syndicaux et les dirigeants de l'entreprise.
Une AG qui a duré plus de 2 heures et à laquelle ont appelé les travailleurs à cause de l'arrêt de la production et les retards enregistrés pour la mise en œuvre du plan d'investissement décidé depuis plusieurs années par les pouvoirs publics. «Beaucoup de travailleurs sont partis ces derniers mois en retraite, car ils ont peur que l'entreprise ferme ses portes et de ne pas recevoir la prime de retraite.
On dirait qu'on est en état de guerre», lance un autre travailleur. Berceau des luttes syndicales, l'ex-Sonacom traverse une situation qui contraste avec les déclarations du ministre de l'Industrie qui a promis en février dernier de transformer la SNVI en pôle mécanique d'envergure nationale où on retrouvera même des unités de transport ferroviaire et du tramway.
«Le montant de l'aide mobilisée par l'Etat (plus de 110 milliards de dinars, ndlr) pour développer cette entreprise dépasse le budget de la Mauritanie, mais on ne voit aucun résultat sur le terrain», regrette M. Messaoudi, le secrétaire général de l'Union des syndicats de toute la zone industrielle. «Le regroupement d'aujourd'hui fera date dans la vie de l'entreprise. Car c'est la 2e fois depuis 1980 que le PDG s'adresse de vive voix aux travailleurs», a-t-il souligné devant des centaines d'ouvriers de la division du véhicule industriel de Rouiba (VIR), la filiale mère du groupe.
L'engagement de ces derniers pour la préservation de l'outil de production nationale n'est pas à démontrer. «Non au bradage de la SNVI», «Où est le plan d'investissement ?», «Est-ce une réalité ou une utopie ?», «Les dirigeants indifférents, les travailleurs inquiets», «Celui qui lutte peut perdre, mais celui qui ne lutte pas a déjà perdu», lit-on sur certaines banderoles accrochées à l'intérieur de l'usine. Très attendue, l'intervention du PDG, Malek Salah, n'a pas convaincu grand-monde (lire l'encadré).
«Une commande de deux ans non satisfaite»
A défaut de s'expliquer sur le blocage du plan d'investissement, M. Salah s'est mis à critiquer indirectement les responsables des filiales de l'entreprise en leur demandant de «se retrousser les manches» pour redresser la situation. «Comme vous le savez tous, l'entreprise compte cinq filiales qui sont autonomes sur le plan de la gestion. La filialisation a commencé en 2011. Mais cela ne veut pas dire qu'on fuit notre responsabilité. On assume le passif et l'actif», a-t-il assuré avant de rappeler les causes de la rupture de la production. Selon lui, ce problème s'est posé à partir du mois d'avril 2014 jusqu'à septembre 2015 en raison du blocage au niveau du port d'Alger de la marchandise importée par l'entreprise.
Les procédures de dédouanement ont été effectuées en juin dernier, soit 10 mois après la circulaire adressée par le Premier ministre demandant aux services concernés d'exonérer la SNVI des taxes douanières. Poursuivant, le PDG a souligné que «la SNVI ne va jamais chômer, en précisant que la production a repris de plus belle depuis septembre dernier». Plus loin, il a reconnu que la SNVI a un retard de 2 ans pour satisfaire la demande de ses clients.
Abordant le volet coopération, il a rappelé que 51% du capital des cinq partenaires de la SNVI, dont ZF Allemagne, Mercedes Benz, Alstom, Renault Algérie, Daimler, Ferrovial, etc) est détenu par l'Etat algérien. Poursuivant, M. Malek a insisté sur la nécessité de moderniser les équipements, soulignant que plus de 50% des 600 machines de la SNVI n'ont pas fonctionné depuis 10 ans. «Vous devez retrousser vos manches. Il y a un énorme travail qui vous attend.
Et il faut qu'on ait le courage de liquider les machines qui ne fonctionnent pas. Si on ne modernise pas l'entreprise, l'Etat récupérera son argent. Nous sommes d'accord pour des partenariats rentables, mais on ne bradera jamais la SNVI», a-t-il tonné. Malgré les manquements et les lacunes et les ratages accumulés depuis des années, le PDG du groupe se veut très optimiste et promet la fabrication incessamment des autobus à gaz naturel. «C'est un grand projet. Et nous avons 1000 bus à reprendre en vue d'y inclure des modifications et les faire marcher avec du gaz naturel à l'avenir», a-t-il encore révélé.
«Nous voulons de vrais managers»
Les travailleurs, eux, exigent du concret. «Nous, nous voulons du travail. Je ne crois pas à la démagogie. J'ai 14 ans de service, je viens le matin et je ne trouve rien à faire, je suis vraiment très inquiet du devenir de l'entreprise. Allez voir Mercedes juste à coté. Les véhicules neufs grouillent comme des fourmis à l'entrée de la filiale, nous nous n'avons même pas un K66 ou K120 devant la SNVI.
C'est une honte», tempète un employé. «Il y a des centaines de particuliers qui viennent acheter nos produits, mais ils repartent bredouilles. Pourquoi on ferme la porte devant eux ?» se demande-t-il. Outre l'arrêt de la production, de nombreux employés se sont plaints de la détérioration des conditions de travail et les lenteurs enregistrées pour le versement des primes de retraite. «Je suis à la SNVI depuis 1989, mais je n'ai bénéficié d'aucune promotion.
Ensuite, comment voulez-vous améliorer le rendement quand les conditions de travail sont déplorables et quand l'eau nous tombe dessus à la moindre pluie à cause de l'état catastrophique des ateliers ?» demande encore un autre ouvrier qui dénonce la mauvaise gestion et la défaillance des dirigeants de l'entreprise. «Nous, on veut de vrais responsables qui peuvent prendre des décisions et sanctionner ceux qui ont failli à leur mission.
Car il y a des gens qui gèrent derrière les rideaux et qui veulent saboter la SNVI», a-t-il enchaîné, accusant les Allemands de vouloir hériter de l'entreprise. «Chez nous, on dit ‘‘charka halka'', la coopération est une mauvaise affaire», soutient-il avec ironie. «Avec l'argent qui nous a été donné par l'Etat, on pourrait construire un autre complexe», estime-t-il en se demandant pourquoi la SNVI ne se lance pas dans la fabrication de véhicules légers. Intervenant dans ce sens, un de ses camarades suggère la création d'un centre de recherche pour la formation du personnel.
Dans ses réponses, le PDG avoue qu'«il ne pourra pas prendre le taureau par les cornes», avant de s'engager «pour que les choses aillent mieux à l'avenir». Reprenant le micro, le secrétaire général des syndicats de la zone industrielle salue la mobilisation des travailleurs qui sont restés debout durant plus de 2h pour discuter du devenir de l'entreprise. «Les pouvoirs publics traitent la SNVI comme un bébé.
L'Etat a tout fait pour lui, mais ce bébé ne veut pas grandir. Maintenant, celui qui ne veut pas ou ne peut assumer ses responsabilités n'a qu'aller voir ailleurs. Cette entreprise était la fierté de l'industrie mécanique en Algérie, et elle doit le rester», a-t-il plaidé. Les travailleurs se sont dispersés dans le calme avec l'espoir que la situation sera meilleure à l'avenir. Dans le cas contraire, disent la plupart d'entre eux, «nous n'hésiterons pas à descendre dans la rue, comme nous l'avions fait en octobre 1988 à cause de la misère sociale et la dictature du parti unique.»


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