Des produits de large consommation de qualité douteuse ont été saisis par les services de la répression des fraudes de la direction du commerce, d'après M. Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). «Il s'agit d'une grande quantité de lentilles et de pois chiches complètement avariés», confie-t-il. «L'indélicat commerçant est un grossiste. Il a été dénoncé par le voisinage. Les services de sécurité l'ont pris en flagrant délit. Il changeait sans aucun état d'âme l'emballage de ces produits afin de prolonger la date de leur péremption. Le nouveau conditionnement porte une date de péremption éloignée», ajoute-t-il. Selon M. Boulenouar, «la saisie devait être suivie d'une autre opération d'importance égale sinon plus grande, celle d'informer les consommateurs sur la nécessité de ne pas consommer ces produits, car il est certain qu'une quantité de cette marchandise avariée est parvenue aux consommateurs. Les pouvoirs publics, notamment les services du commerce et de la santé, doivent faire leur travail en matière de sauvegarde de la santé des citoyens, ne serait-ce que par le biais des moyens de communication», soutient-il. Les autorités chargées de préserver la santé du citoyen n'ont eu manifestement aucune réaction. Aucune annonce n'a été faite à ce sujet. L'opération de saisie de produits avariés s'arrête à ce niveau. La marchandise qui a été vendue doit être écoulée normalement, quitte à mettre la vie des consommateurs en danger. «Dans ce genre de situation, les pouvoirs publics ne doivent pas se taire. La santé des citoyens est plus importante. C'est vrai qu'il faut éviter la panique et la psychose, mais pas au détriment de la santé des citoyens», assure-t-il. Le commerçant mis en cause exploite un local au niveau du marché de gros de Semmar. Il a été attributaire d'un autre local à Boumaâti, dans la commune d'El Harrach, à l'instar d'autres commerçants de gros. Il utilise ce local pour l'entreposage de la marchandise, comme d'ailleurs la plupart des commerçants bénéficiaires. Il s'avère que l'exploitation des locaux du marché de Boumaâti pour le stockage de la marchandise n'est pas autorisée par le cahier des charges. A Gué de Constantine, quelque 800 commerçants de gros continuent d'exercer leur activité en dépit de tous les désagréments causés au voisinage. La décision de délocaliser ces commerces dans une nouvelle structure se trouvant à Boumaâti, dans la commune d'El Harrach, et à Kharrouba, dans la commune de Boudouaou, n'a toujours pas trouvé un terrain d'application. D'autant plus qu'une grande partie des commerçants exercent dans l'illégalité. «Il y a quelque 200 commerçants qui exercent sans registre du commerce», affirme M. Boulenouar. En tout état de cause, il est du devoir des pouvoirs publics de trouver une solution pour ce marché qui se trouve à l'intérieur d'une agglomération tentaculaire. La délocalisation de ce marché est devenue une nécessité absolue.