Pour une montagne réhabilitée et débarrassée de toutes formes de déchets, a-t-on envie de crier suite à la mise en place hier de l'installation officielle du Conseil de la montagne au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Officielle, puisque le conseil existe déjà dans les textes depuis le décret exécutif du 9 janvier 2006 qui fixe la composition de ce conseil, ses attributions, son organisation et les modalités de son fonctionnement. Pourtant, la montagne a longtemps fait partie des préoccupations gouvernementales et déjà la loi n°04-03 du 23 juin 2004 tendait à la protéger dans le cadre du développement durable. Les missions du conseil national de la montagne ont été définies comme telles : « définir les activités à même de protéger, de promouvoir et d'aménager les différentes zones et massifs montagneux, faciliter la coordination entre les différentes zones et massifs montagneux par les avis et propositions qu'il formule, fournir la consultation sur les priorités de l'intervention publique et les conditions d'octroi des subventions qu'accorde « le fonds pour la montagne », sensibiliser sur l'importance des zones de montagnes et sur la nécessité de leur protection et de leur promotion dans le cadre du développement durable », explique Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Il est par ailleurs prévu que le conseil présente annuellement au chef du gouvernement un rapport sur l'état et l'évolution des zones de montagnes. L'intérêt porté à la montagne n'est pas sans incidence directe sur la population des zones montagneuses et qui représente à propos 9 613 778 habitants, soit 32,7 % du total national. « Les zones de montagnes représentent sur le plan socioéconomique un espace potentiel pour le redéploiement de certaines activités et la mise en place d'infrastructures de base nécessaires au maintien des population et à l'attractivité territoriale », ajoute le ministre. Sur le plan économique, « les zones de montagnes algériennes forment un vaste ensemble agro- sylvo-pastoral et agro-pastoral de plus de 8719000 h, ce qui représente 3,66% du territoire national. Cet espace couvre près de 3 millions d'hectares de forêts et de maquis et une superficie agricole utile de 3540523 ha », reprend un communiqué du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Chérif Rahamani fera un constat sévère de l'agro-écosystème montagneux qui est dans un état alarmant suite au surpâturage des piémonts, des maquis, des sous-bois et des jachères, de la pression humaine sur les ressources végétales, de la dégradation des sols par les effets de l'érosion et de la déforestation. Il s'agit par la création de ce conseil de mieux maîtriser l'aménagement de la montagne par un processus d'intégration de la population à la question relative à cet écosystème. Ce programme ne sera réellement opérationnel qu'une fois que la montagne aura révélé tous ses secrets. C'est à ce titre que la loi du 10 décembre 2005 « fixe les études et les consultation préalables requises ainsi que l'ensemble des conditions, des modalités et des procédures devant permettre la détermination et le classement des zones de montagnes », instruit la lettre de la loi.