Initiative n La montagne algérienne a désormais son propre conseil. Il gérera les ressources naturelles, culturelles et économiques des zones montagneuses. C'est le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, qui a procédé hier à l'installation de ce conseil. Les membres du conseil, dont il sera président, représentent l'ensemble des secteurs concernés, des collectivités locales et de mouvements associatifs. Ils ont pour mission d'«élaborer une politique cohérente et intégrée pour le développement des montagnes qui recèlent d'importantes richesses hydriques et agricoles contribuant précieusement à la relance de l'économie nationale», a souligné le ministre de l'Environnement, qui a ajouté que «sur le plan économique, les zones montagneuses algériennes forment un vaste ensemble agropastoral de plus de 8 719 000 hectares, ce qui représente 3,33% du territoire national». Cet espace couvre plus de 3 millions d'hectares de forêts et de maquis et une superficie agricole de 3 540 523 ha, représentant 43,2% de la superficie agricole nationale. Selon le ministre, il est nécessaire de «coordonner les efforts pour le développement des régions montagneuses qui connaissent un recul énorme en matière de ressources naturelles et souffrent de divers problèmes socio-économiques». Du point de vue social et humain, selon M. Rahmani, les zones montagneuses algériennes abritent, par endroits, une population nombreuse et parfois éparse. «Selon le dernier recensement de 1998 , la population des zones montagneuses était de 9 613 778 habitants, soit 32,7 % du total national», a détaillé le ministre. Pour ce qui des agro-systèmes montagneux, ils sont pratiquement dans un état de dégradation alarmant du fait des pratiques agricoles et pastorales ruineuses. «Surpâturage des piémonts et des maquis, des sous-bois et des jachères, de la pression humaine sur les ressources végétales, de la dégradation des sols par les effets de l'érosion, de la déforestation (feux de forêts, défrichements) et des labours en zones de pente», a détaillé le ministre. Toutefois, selon lui, l'économie des zones montagneuses reste très peu développée en dehors de certaines activités ancestrales (agriculture, pastoralisme, poterie, argenterie, vannerie), qui se maintiennent difficilement et dont les revenus restent encore faibles pour la satisfaction des besoins des ménages. Le ministre a insisté aussi sur l'exode rural causé par la faiblesse des infrastructures et des équipements, du manque de postes d'emploi. «La population, notamment les jeunes, a donc préféré fuir ces territoires en quête de conditions meilleures», dira-t-il encore.