Les passeports classiques sont obligatoirement remplacés, depuis le 24 novembre 2015, par des passeports électroniques ou biométriques. La moyenne des enrôlements dans les 18 consulats en France pour le passeport biométrique est de 60%. D'ici l'été 2016, ce taux de couverture atteindra 75 à 80%. Sur 1 868 210 immatriculés dans les 18 consulats algériens en France, 1 109 699 personnes ont été enrôlées pour le passeport biométrique. Il reste 750 000. Par ailleurs, 154 447 passeports délivrés sont stockés dans les consulats, dans l'attente que leurs titulaires viennent les retirer. «Les autorités algériennes ont fermé les yeux cet été en ce qui concerne l'entrée en Algérie avec un passeport étranger et une carte d'identité nationale algérienne. Cette possibilité ne sera plus valable à compter du 1er janvier 2016. Les non-détenteurs d'un passeport biométrique algérien pourront entrer en Algérie avec un passeport étranger muni d'un visa», a indiqué Amar Bendjama, ambassadeur d'Algérie en France, à la faveur d'une rencontre, mardi, avec les correspondants de la presse algérienne. En cas d'urgence, un passeport électronique d'une validité de trois mois peut être délivré, mais son obtention est très encadrée, soumise à des conditions drastiques. C'est l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) qui a décidé de fixer une date limite pour la délivrance par les Etats membres du passeport biométrique, a souligné Amar Bendjama. Retraçant les différentes étapes de la mise en œuvre de cette opération, l'ambassadeur a indiqué que l'Algérie s'est trouvée face à deux options : soit une solution intermédiaire en délivrant des passeports électroniques d'une validité de cinq ans, soit passer directement au passeport biométrique. C'est la deuxième solution qui a été choisie par l'Algérie avec «tout ce que cela comporte comme difficultés en Algérie et à l'étranger». Toutefois, ce passeport nécessite un certain nombre de conditions. L'une d'elles concerne l'état civil. Pour en finir avec les erreurs dans l'état civil, l'Algérie a décidé d'adopter le S12 – une pièce maîtresse spécifique à l'Algérie. «Des solutions ont été trouvées pour arbitrer en matière de discordance entre les documents délivrés en Algérie et en France.» Un numéro d'identification national à vie Ce document difficile à dupliquer et infalsifiable dote chaque Algérien d'un numéro d'identification national (NIN), un numéro personnel, valable toute sa vie. Il servira également de code personnel d'accès à son dossier et à la demande de documents administratifs en ligne, à l'avenir. «On en est venus en Algérie à ce numéro d'identification tardivement. Les Américains et les Français l'ont mis en œuvre depuis 20 ans», a reconnu M. Bendjama. Et d'indiquer que l'opération de conversion des passeports dans les consulats – «qui n'étaient pas préparés à cette mission» – n'a débuté qu'en janvier 2013, «timidement», parce que «le personnel était en phase d'apprentissage» concernant les procédures et les techniques de réalisation de passeports biométriques. D'où les désagréments vécus par les demandeurs, les longues files devant les consulats. Depuis, des aménagements dans le processus ont été réalisés : les effectifs ont été doublés. Des systèmes informatiques ont été mis en place ainsi que des systèmes de transmission de données reliant directement les consulats au centre de fabrication des passeports du Hamiz. En retour, les passeports sont renvoyés directement aux consulats via la valise diplomatique. Ce qui a permis de réduire les délais une quinzaine de jours aujourd'hui, a ajouté l'ambassadeur. Mesures de facilitation «Nos ressortissants se sont plaints qu'on les oblige à ramener leurs enfants de moins de douze ans dans les consulats, on a trouvé une solution à cette contrainte. Autre contrainte, celle concernant le groupe sanguin. La carte de groupe sanguin, initialement exigée, a été supprimée des pièces du dossier.» Un dispositif de rendez-vous en ligne pour les formalités d'enrôlement est «opérationnel». Ceux qui préfèrent se présenter avant 14h peuvent également déposer leur dossier à part le samedi, jour de grande affluence. «Les flux des années antérieures ont été endigués dans les consulats, à part Vitry et Grenoble. Encore que ces deux postes qui étaient très en retard ont fait des progrès.» Pour Vitry, un nouveau bâtiment, plus spacieux que les actuels locaux inadaptés, a été acheté mais ne pourra entrer en service qu'après son aménagement pour recevoir le public, a indiqué M. Bendjama. En attendant, l'activité de délivrance des visas a été transférée à Paris. «La machine fonctionne mieux. Certains consulats ont allégé leur dispositif, les demandes ayant diminué. C'est le cas de Strasbourg et Toulouse, par exemple.» Que les retardataires se dépêchent. A entendre le premier représentant de l'Algérie en France, cela signifie que le calvaire des Algériens pour l'obtention de leur passeport biométrique est terminé. Que le parcours d'obstacles est enfin aplani. Que les déboires et couacs divers relèvent du passé. Une tournée dans quelques consulats devrait nous permettre de le vérifier. A rappeler que le passeport biométrique est un document personnel, c'est-à-dire que chaque personne appelée à voyager doit en avoir un, y compris les nouveaux-nés. Sa validé est de dix ans pour les adultes et de cinq ans pour les mineurs. Son prix est de 60 euros. Cette troisième génération de passeport (après le passeport à lecture optique et le passeport électronique) est pourvue d'une puce RFID (Radio Frequency Identification) qui permet de lire les informations à courte distance. Outre les informations personnelles classiques et la photo numérisée, y sont enregistrées deux empreintes digitalisées du postulant.
