C'est hier que le délai de validité du passeport classique a expiré. L'ambassadeur d'Algérie en France, Amar Bendjemaa, a saisi cette occasion pour faire une évaluation de l'opération de délivrance du passeport biométrique. Selon lui, 1 109 699 dossiers ont été enrôlés au niveau des chancelleries algériennes de l'Hexagone. Ce chiffre représente l'ensemble des demandes émanant de 59,4% des nationaux immatriculés au niveau des services consulaires. Sans donner un nombre exact des documents déjà délivrés, l'ambassadeur a fait savoir que 154 447 passeports sont toujours en attente de preneurs. Il a également révélé que 11 600 dossiers d'enrôlement ont été rejetés par le centre de conception d'El-Hamiz, à Alger, à cause essentiellement de la non-conformité des photos. D'ici à l'été prochain, saison des départs massifs des émigrés en Algérie, tous les Algériens de France souhaitant se faire délivrer un passeport biométrique pourront l'obtenir. L'ambassadeur d'Algérie s'y engage. Il assure à ce propos que beaucoup de consulats ont, d'ores et déjà, satisfait environ 80% des demandes. Selon lui, les problèmes en rapport avec les retards dans le déroulement de l'opération ne concernent que deux consulats, Vitry-sur-Seine, dans la région parisienne, et Grenoble. Dans le premier cas, M. Bendjemaa a cité un certain nombre de raisons comme l'inadéquation des locaux et le nombre important de ressortissants pris en charge, environ 200 000 à Vitry. Plus globalement, il a admis que "beaucoup de retard" a été pris au début de l'opération du biométrique en 2013. "Nous avons commencé timidement. Le personnel était en phase d'apprentissage. Il n'avait pas l'habitude d'une telle mission", a fait savoir l'ambassadeur. Depuis, a-t-il souligné, beaucoup d'efforts ont été consentis pour améliorer les prestations consulaires dans ce domaine et surmonter ce qui lui semble comme "une épreuve à tous". Le diplomate a cité en exemple l'ouverture d'un portail sur internet, permettant la prise de rendez-vous pour le dépôt des dossiers, le suivi du traitement de la demande et le téléchargement online des photos. Il a également évoqué la suppression de la comparution des enfants de moins de 12 ans ainsi que la prise en charge par le ministère des Affaires étrangères des cas de rectification en matière d'état-civil. Reste le problème des Algériens non détenteurs d'un passeport biométrique et qui doivent nécessairement se rendre en Algérie. À ce sujet, M. Bendjemaa affirme qu'au-delà du 1er janvier 2016, la facilitation accordée aux Algériens de France, qui consistait à les laisser entrer sur le territoire national avec le passeport français et la carte d'identité algérienne, sera supprimée. À la place, les individus, qui doivent y retourner en urgence, comme en cas de décès d'un proche, pourront se faire délivrer un passeport électronique d'une durée de validité de trois mois. S. L.-K.