Longtemps abandonné à son triste sort, le mausolée de Sidi Garidi, le saint-patron de la localité, est dans un état de délabrement avancé. Située en contrebas du cimetière de Garidi, la sépulture, jadis un lieu de recueillement, n'a pas échappé aux aléas de la nature, sans oublier l'outrage causé par la barbarie humaine. «Une mémoire collective risque de disparaître», nous a-t-on signifié avec une profonde affliction. Sur place, l'image est désolante. La sépulture a perdu ses pierres tombales. Le dôme pentagonal composé de voûtes s'est effrité, et seuls quelques fragments qui ont résisté aux effets de la nature risquent de disparaître à court terme, ce qui rendra difficile toute restauration éventuelle. Force est de constater aussi que ce mausolée est envahi par les herbes et ses murs se sont complètement effondrés, le laissant à nu. En l'absence d'un entretien régulier, cet endroit est considérablement cerné de tous les côtés par les monticules d'amas de tous genres, lui conférant une allure de décharge publique sauvage. Cet état des lieux n'est pas fortuit, puisque un bidonville aux allures tentaculaires est érigé aux abords de cette sépulture. Outre cela, la main destructrice de l'homme n'est pas négligeable. Au mépris de toutes les lois et de tous les appels lancés par le collectif citoyen, ce mausolée, dont les effets du temps n'ont pu venir à bout, continue d'endurer les destructions arbitraires. A ce titre, il convient de dire qu'il est devenu un lieu de beuverie pour les marginaux de tout acabit. Les sales besognes se pratiquent et se côtoient loin de toute considération de la sacralité de ce lieu saint. Face à l'impuissance des uns et l'indifférence des autres, la sépulture ne fait l'objet d'aucune action qui tend à la restaurer ou à la conserver. Pis encore, les différentes opérations de restauration entreprises par le département de la culture touchant un grand nombre de sites et monuments n'ont, jusqu'à ce jour, pas concerné le mausolée de Sidi Garidi. Une situation perçue comme de «l'exclusion» pour le collectif citoyen de Kouba, qui revendique l'urgence de la réhabilitation. «Ce mausolée représente une identité locale, qu'on nous laisse prendre en charge sa réhabilitation !» a-t-on signifié au sein de la commune. En somme, il est nécessaire, le plus tôt serait le mieux, de redonner à ce mausolée son cachet initial, car il y va de l'identité de toute la localité.