La production de l'OPEP, qui représente environ un tiers de la production mondiale de pétrole, ne montre aucun signe de ralentissement. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) opte pour le statu quo. Réunis hier à Vienne, en Autriche, les pays exportateurs de pétrole ont décidé de porter le plafond de production à 31,5 millions de barils par jour (bj), contre 30 auparavant, ont appris plusieurs agences de presse. Le relèvement du plafond de production a été décidé éventuellement pour inclure l'Indonésie qui vient de faire son retour au sein de l'OPEP après six ans d'absence. Sa production représente actuellement quelque 850 000 bj, croit savoir l'agence Bloomberg. En renonçant à réduire l'excédent de brut sur le marché mondial, l'OPEP risque, selon des observateurs, d'installer une baisse durable des cours ayant chuté de plus de moitié en 18 mois, passant de 115 dollars à environ 45 en raison d'une production surabondante et de stocks à un niveau record. Le maintien du statu quo à l'occasion de la réunion semestrielle de Vienne constitue une victoire pour l'Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe, poids lourds de l'Organisation. Si les pays du Golfe accusent le coup de cette chute des cours, ce n'est pas le cas d'autres pays membres de l'OPEP. En grandes difficultés financières, les membres les plus vulnérables, à l'image du Venezuela, l'Algérie et le Nigeria, réclament depuis plusieurs mois un retour de l'OPEP à sa stratégie historique de soutien des prix par une réduction de l'offre. Or, l'Arabie Saoudite avait déjà fait savoir aux autres membres qu'elle ne comptait pas proposer de baisser le plafond de production. Les responsables saoudiens avaient auparavant déclaré qu'ils n'étaient prêts à envisager une baisse de la production qu'à la condition que l'Irak et l'Iran, tous deux membres de l'OPEP, acceptent de coopérer et que des pays extérieurs à l'Organisation, comme la Russie, se joignent à elle. Mais la Russie ne croit pas en une politique de concertation et l'Irak et l'Iran n'affichent aucune volonté de réduire leur production. La chute des cours du brut, depuis plus d'un an, est liée à l'essor des hydrocarbures non conventionnels (comme le pétrole de schiste) aux Etats-Unis, aux niveaux de production en Russie, mais aussi à la volonté de l'OPEP, menée par l'Arabie Saoudite, de ne pas réduire sa production et ainsi de préserver ses parts de marché. La production de l'OPEP, qui représente environ un tiers de la production mondiale de pétrole, ne montre aucun signe de ralentissement. Selon une estimation de l'agence Bloomberg, les membres de l'OPEP ont pompé 32,12 millions de bj en moyenne en novembre, soit plus de 2 millions de plus que le quota théorique de l'Organisation. Les cours du brut sur les marchés mondiaux ont replongé à l'ouverture après des informations venues de l'OPEP, faisant état d'un relèvement du plafond de production. Le brent se traitait à 43,21 dollars le baril, en baisse de 1,4%, et le brut léger américain (WTI) à 40,24 dollars, en repli de 2%. Le marché pétrolier est en chute parce que les investisseurs interprètent cela comme le signe que l'OPEP ne va jamais réduire sa production, a commenté Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group.