Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a décidé d'observer trois jours de grève partir du 12 décembre pour dénoncer la situation de déliquescence générale qui règne dans le secteur et la violence du gouvernement envers la société «en l'absence d'une politique réfléchie pour faire face aux situations difficile». Le CNES, précise son secrétaire général, Malik Rahmani, a été empêché de tenir son conseil national, vendredi au niveau de son siège, à l'ex-Ecole de commerce, abritant aujourd'hui plusieurs institutions du supérieur. Les 120 membres du conseil national du CNES, empêchés d'accéder à l'enceinte universitaire, ont été contraints de couper la circulation automobile pour se faire écouter par le premier responsable de l'université d'Alger, qui a ensuite donné le feu vert pour que le syndicat tienne sa réunion ordinaire. «C'est humiliant qu'un professeur du supérieur soit chassé du local de son syndicat comme un malfrat et soit empêché de rassemblement par les policiers. C'est seulement après que l'on ait entravé la circulation automobile que le responsable concerné a réagi», soutient M. Rahmani, encore en colère. Le syndicat dénonce la dégradation du pouvoir d'achat des fonctionnaires de ce secteur et les mesures envisagées, sans prendre en considération la dégradation du pouvoir d'achat des Algériens. «Cela indique l'incapacité du gouvernement à mettre en place une stratégie de développement, et le recours à la violence contre la société sans se soucier de son vécu au quotidien», dénonce M. Rahmani. La plateforme de revendications brandie par le CNES comporte également des explications sur le sort des quotas de logements destinés aux enseignants universitaires, sachant que selon le même syndicats, 30 000 enseignants ne sont pas logés. «Seuls 13% du programme ont été réalisés», révèle le n°1 du CNES, qui compte organiser un rassemblement le 15 décembre devant le ministère de l'Enseignement supérieur, à Ben Aknoun (Alger). Le Cnes interpelle les autorités sur le devenir de la recherche et dénonce «le recours à la facilité» qui menace la qualité des travaux de recherche réalisés par les doctorants. Selon ce syndicat, le ministère a revu les modalités de réalisation des recherches pour les soutenances de doctorat en vue de réduire la durée des travaux, mais en réalité, la qualité et le sérieux qui se sont détériorés, dénonce M. Rahmani. Le syndicat compte organiser une série de mouvements de protestation après les vacances d'hiver, annonçant une autre grève de trois jours partir du 6 janvier 2016.