Au quatrième jour de la grève des enseignants du supérieur, ces derniers dénoncent les «dérapages» et les «dépassements» enregistrés notamment aux universités d'Alger, de Laghouat et de M'sila. «Ce qui est inquiétant, c'est surtout ce qui se passe dans les différents campus de l'université d'Alger. A Dély Ibrahim par exemple, des enseignants ont été empêchés de tenir des assemblées générales dans des amphithéâtres. L'administration a instruit des agents pour les fermer et empêcher des enseignants de se rassembler. Des femmes enseignantes ont été même malmenées. Cela risque de dégénérer d'une manière grave», a dénoncé hier Abdelmalek Rahmani, coordinateur du Cnes. Les enseignants se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de grève initié depuis dimanche par le Cnes «suite à la sourde oreille affichée par le ministère de l'Enseignement supérieur quant aux revendications des enseignants». Notre interlocuteur se dit satisfait du taux de suivi de la grève et de la mobilisation des enseignants. «Toutes les universités à l'échelle nationale sont paralysées malgré le harcèlement de l'administration», a-t-il indiquée. Parlant du suivi, Rahmani a annoncé «une très forte mobilisation». A Tlemcen, le taux est de 90%, le même taux enregistré à Mostaganem et à Saïda. La nouveauté, «c'est que 10% des enseignants de l'université des sciences et de la technologie d'Oran (USTO) sont en grève alors que la section syndicale a cessé d'activer depuis trois ans», a affirmé le représentant du Cnes, signalant un taux de 100% à Tizi Ouzou et de 90% à Alger. A l'est, les universités de Sétif, de Annaba, de Souk Ahras, de Skikda ainsi que d'autres wilayas sont paralysées. «Le mouvement se renforce du jour en jour», a-t-il soutenu. Un conseil national,les 23 et 24 novembre Les membres du Cnes seront reçus la semaine prochaine par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Ce dernier a déjà reçu, il y a trois jours, les membres du Syndicat national des enseignants du supérieur affilié à l'UGTA. Le ministre s'est engagé à mettre en application rétroactive lu système indemnitaire suivant les instructions du président de la République déclarées à l'occasion du lancement officiel de la rentrée universitaire 2009-2010 à partir de Sétif. Par ailleurs, en attendant la réunion avec le ministre, le Cnes va tenir son conseil national au courant de la semaine prochaine à Alger, soit les 23 et 24 novembre. Abdelmalek Rahmani se dit confiant et optimiste quant à l'aboutissement des revendications des enseignants universitaires. «Nous avons déjà obtenu certains acquis tels que l'application rétroactive du régime indemnitaire et les logements. Ce qui reste, c'est des réponses du ministère de tutelle concernant le fonctionnement de l'université et la gestion de la pédagogie et de la recherche scientifique», a-t-indiqué, précisant qu'il «est temps de discuter du régime indemnitaire». Quant aux prochaines actions du Cnes, notre interlocuteur a affirmé que «cela se décidera après l'évaluation de cette grève de deux semaines et les résultats de la prochaine réunion avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique».