Si ce constat est établi dans la majorité des facultés et instituts de l'université d'Alger, le cas n'est pas le même à l'Usthb. Le mouvement de grève observé à l'université depuis le 13 mai dernier, s'estompe peu à peu. A la faculté d'Alger, les étudiants reprennent partiellement le chemin des amphis. Au niveau des instituts qui n'ont pas répondu à la grève, la période des examens est pratiquement terminée. Les étudiants attendent les délibérations. Cependant, si ce constat est établi dans la majorité des facultés et instituts de l'université d'Alger, il n'en demeure pas moins qu'à l'Université des sciences et technologies Houari Boumediene de Bab Ezzouar, la situation ne cesse de s'enliser. Réputée pour être le fief du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), l'Usthb est quasi paralysée par le mouvement de grève entamé voilà maintenant quatre semaines. En dépit de l'appel lancé par le Cnes, aile Bouqaroura, pour cesser tout mouvement de protestation suite à la plainte déposée par le ministre de l'Enseignement et de la Recherche scientifique, l'Usthb souffre encore d'une certaine agitation. Cette situation a conduit la direction de ladite université à suspendre les examens prévus du 4 au 8 juin en cours. La direction de l'Université des sciences et technologies Houari Boumediene justifie cette décision par la situation chaotique dans laquelle se trouve cette université suite à l'appel lancé par le Cnes. Le Conseil de direction de l'Usthb ne va pas par quatre chemins pour accuser le syndicat des enseignants du supérieur. «Le conseil déplore vivement que des assemblées générales décident de bloquer les examens» et que «des groupes d'enseignants se déplacent pour empêcher les enseignants et étudiants de faire leurs examens et même des soutenances de thèses de doctorat», lit-on dans un communiqué rendu public par le conseil de direction de l'Usthb. En effet, le dérapage au sein même du Conseil des enseignants du supérieur a été observé le 11 mai dernier, soit à la veille de l'appel à la grève lancé par le Cnes. La tutelle a alors eu recours à la justice. Le bureau national du Cnes s'est alors réuni pour étudier la question. C'est là, en effet, que le Cnes s'est divisé en deux ailes. L'une favorable au mouvement de grève, faisant ainsi fi de la justice qui a prononcé l'illégalité de la grève. Tandis que la deuxième aile a accepté de s'y soumettre. Cette scission est en effet la cause des maux dont souffre l'université de Bab Ezzouar actuellement. La paralysie qui l'a atteinte risque de compromettre l'avenir des étudiants, qui plus est, sont en pleine période d'examens. Cette période était d'ailleurs attendue, depuis longtemps, par les enseignants qui ont tenu à faire entendre leurs voix par tous les moyens possibles. La menace a d'ailleurs été brandie depuis le début de l'année universitaire 2005/2006. Le coordinateur national du Cnes, M.Ali Bouqaroura, que nous avons tenté hier de joindre par téléphone, était inscrit aux abonnés absents. Il convient de rappeler, par ailleurs, que la tutelle depuis le début de la procession de mouvements de grève, n'a de cesse d'appeler les enseignants à la table du dialogue. Néanmoins, aucun point de la plate-forme de revendications présentée n'a été satisfait.