Une gr�ve prend fin et une autre s�annonce. Apr�s les hospitalo-universitaires, c�est l�ensemble des enseignants de l�enseignement sup�rieur qui brandit la menace de la gr�ve, � la veille des examens de fin d�ann�e et le d�but des soutenances de licence, magist�re et doctorat. R�uni en session ordinaire les 13 et 14 mai, le conseil national du Cnes est ressorti avec la d�cision d�entamer une gr�ve de quinze jours � partir du 30 mai prochain. Une d�cision m�rement r�fl�chie, si l�on reprend les propos du coordinateur du Cnes, M. Rahmani, qui a qualifi� le dialogue, une option jusque-l� favoris�e par ce syndicat, avec le minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique, de �sans issue�. Le syndicat a d�cid� de bloquer les examens de fin d�ann�e et les autres activit�s p�dagogiques et des comit�s scientifiques. Le Cnes s�est abstenu, en effet, durant ces trois derni�res ann�es, de recourir � la protestation, jugeant qu�en favorisant la concertation et le dialogue, l�Universit� alg�rienne se portera bien mieux. �Le bilan est catastrophique. Nous nous sommes rendus compte aujourd�hui que rien n�a �t� fait et que tout le temps pass� � vouloir travailler en commissions avec le minist�re a �t� perdu pour n�aboutir � aucun r�sultat concluant�, dira M. Rahmani. �La situation actuelle de l�Universit� sur tous les plans, financier, p�dagogique, administratif et autres, fait peur. Nous avons fait de nombreuses propositions � la tutelle, mais aucune n�a �t� prise en consid�ration�, dit-il. Ainsi, mis � part l��laboration du r�gime indemnitaire des enseignants chercheurs, sachant que leur statut particulier a �t� adopt� depuis une ann�e et demie, le Cnes demande � sa tutelle de s�investir r�ellement dans la prise en charge des revendications socioprofessionnelles de cette cat�gorie de fonctionnaires. Lors de son avantdernier conseil national, du 7 f�vrier dernier, le Cnes avait lanc� un ultimatum aux autorit�s pour se pencher sur les pr�occupations exprim�es par le syndicat, en vain. �Il est urgent de restructurer l�Universit�, de se d�barrasser des recteurs qui ont pass� plus d�une d�cennie dans ces postescl�s, sans rien faire�, s�insurge M. Rahmani. La violence dans le milieu universitaire constitue �galement une inqui�tude majeure pour les enseignants. Ils estiment qu�elle refl�te exactement l�esprit dans lequel se trouve l�universit�, voire la r�pression exerc�e sur les enseignants et les �tudiants. Pour r�sumer, le Cnes se soul�ve contre l�arbitraire et l�autoritarisme r�pandus au sein de l�Universit� alg�rienne. Il demande une d�mocratisation de celle-ci afin qu�elle joue son v�ritable r�le dans la soci�t�, celui de former une �lite, consciente des enjeux �conomiques et sociaux.