Le syndicat tiendra une réunion de son conseil national, samedi prochain, pour adopter ou rejeter la possibilité d'une grève illimitée. Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a décidé d'observer une grève de trois jours à partir de demain pour des revendications socioprofessionnelles. Le syndicat tiendra une réunion de son conseil national, samedi prochain, pour adopter ou rejeter la possibilité d'une grève illimitée. C'est lors de la dernière réunion du conseil national consacrée à l'examen de nombre de questions liées aux conditions de travail au sein de l'université que la décision relative à la grève a été prise. Pourtant, le CNES avait pris part aux pourparlers, qui ont duré plus de six mois, avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique concernant la révision du statut particulier. Le syndicat dénonce la «légèreté» avec laquelle le dossier a été suivi. «La copie de la tutelle a été en deçà des attentes des enseignants du supérieur», soutient M. Rahmani, président du CNES. Selon le représentant de ce syndicat, la mouture du projet d'amendement du statut n'a aucun lien avec ce qui a été négocié. Une grande déception pour cette formation syndicale qui déplore la situation socioprofessionnelle dans laquelle se trouvent les enseignants du supérieur. «Le CNES rejette formellement le projet de décret exécutif modifiant et complétant celui portant statut particulier de l'enseignant-chercheur, qui implique un recul par rapport au texte initial», affirme M. Rahmani, qui révèle la manœuvre du ministère qui a préféré négocier avec les représentants de l'UGTA sans associer les autres représentants d'enseignants. Outre la révision du statut «pour permettre une progression décente dans la carrière», le CNES réclame la révision du régime indemnitaire. «La dernière augmentation de salaire date de 2008. Près de 25 000 enseignants ont été recrutés après cette date et n'ont ainsi jamais connu d'augmentation», souligne M. Rahmani. Les préoccupations du CNES sont liées à la dégradation du pouvoir d'achat des enseignants. «Avec des salaires obsolètes et en l'absence d'une solution concrète au problème de logement, le professeur d'université n'est pas à l'abri de conditions précaires qui doivent interpeller les pouvoirs publics», estime M. Rahmani. Le syndicat se dit mobilisé et prêt à aller jusqu'au bout de ses revendications. La grève des enseignants intervient dans un contexte marqué par le mécontentement généralisé des étudiants, conséquence de l'application du LMD. Plusieurs instituts ont connu des perturbations, et la fin de l'année risque donc d'être tumultueuse.