Au moment où la ministre de l'Education nationale s'apprête à achever sa visite d'inspection dans la wilaya de Ouargla, plusieurs enseignants préparaient une manifestation pour lui faire part de leurs doléances quant aux conditions de leur exercice, et à leur tête le logement de fonction, qui semble occuper un place prépondérante parmi les préoccupations des travailleurs de ce secteur. Langues étrangères Les professeurs de langues étrangères, en particulier, puisqu'il s'agit de la frange en déficit dans les régions sahariennes, n'ont jusqu'à ce jour pas pu bénéficier des logements de fonction tant promis par les responsables de l'éducation qui se sont succédé à la tête de ce ministère. Pourtant, une circulaire de la tutelle a été appliquée dans l'ensemble des wilayas du Sud, mais est restée malheureusement un vœu pieux pour Ouargla. Idem pour les autres matières qui font défaut dans la région, à l'exemple des enseignants de philosophie, ou encore des mathématiques, le même constat a été enregistré. Rappelons qu'un quota de logements a fait l'objet d'un concours de sélection des bénéficiaires en 2014, pour lequel les enseignants des matières précitées ont le plus simplement du monde été écartés. La priorité a été donnée aux plus anciens et aux célibataires ; quant aux les profs, ces derniers crient au scandale. N'gouça en mode attente Dans certaines régions, comme pour le cas de N'gouça, les heureux élus, décision en main, n'ont, jusqu'à aujourd'hui, pas pu voir leur logement, car le chantier traîne encore depuis plusieurs années. Toujours dans la région de N'gouça, où une vingtaine de logements ont été construits, les enseignants du secondaire se disputent quatre logements seulement, pour deux établissements, une situation qui irrite les dizaines de PES venus pour la plupart des wilayas très lointaines, et qui ont accepté de travailler dans cette région enclavée, jugeant le nombre insuffisant, déplore Feradj Seddik, PES de philosophie, qui travaille au lycée de N'gouça. «Cela fait maintenant plus de dix ans que je suis là. venu de Médéa, je n'ai jusqu'à maintenant pas pu avoir un logement, je suis obligé de recourir à la location auprès des particuliers, chez qui les prix ne cessent d'augmenter d'année en année, je ne vous cache pas que j'ai à maintes reprises songé à retourner dans ma wilaya», avoue M. Feradj. L'attribution des nouveaux logements ne constitue pas le seul problème, le plateforme de revendications en connaît d'autres, à l'instar des logements de fonction octroyés bien avant, occupés parfois par des tiers pour qui les acquéreurs de ces derniers sont partis à la retraite, ou qui ont tout simplement changé de secteur. Salles de sport ? Un autre souci maintenant qui tracasse le secteur de l'éducation à Ouargla, celui des salles de sport, achevées pour certaines il y a plus de cinq ans et qui se trouvent toujours fermées aux élèves, une situation qui indigne les élèves et les enseignants, puisque certains établissements ne disposent pas de terrains appropriés, ce qui engendre des accidents lors des séances d'activités physiques et perturbe les cours. La direction de l'éducation de la wilaya de Ouargla décline toute responsabilité quant à l'équipement de ces structures en affirmant que d'autres institutions en ont en charge. Rallonge du calendrier Le rallongement de l'année scolaire et le choix des dates des examens officiels viennent s'ajouter aux multiples préoccupations du personnel enseignant de Ouargla, puisque les professeurs rencontrent beaucoup de difficultés à poursuivre leurs cours pendant les périodes des grandes chaleurs. La saison estivale s'étend de fin avril jusqu'à fin octobre et les professeurs pensent que les équipements de climatisation mis en place par la tutelle, quoique conséquents, ne soulagent pas leurs conditions de travail, avec des classes qui comptent parfois jusqu'à 45 élèves. Ces derniers revendiquent un emploi du temps adapté aux wilayas du Sud, en sachant que pendant ces périodes, beaucoup d'élèves boudent les établissements par peur de coups de soleil. Enfin, le dossier du transport et de la restauration font partie du menu des revendications des éducateurs, qui souhaitent que Mme Benghebrit apporte les mesures nécessaires, afin d'améliorer le quotidien des instituteurs et par conséquent la stabilité du secteur dans la région.