La construction de la Grande Mosquée n'en finit pas de générer des désagréments alentour. Le projet de la Grande Mosquée d'Alger a fait des dommages collatéraux. Ecole primaire, CEM, lycée et bâtisses historiques sont démolis au profit de la construction de ce projet pharaonique qui ne fait cependant pas l'unanimité auprès des Algériens. Parmi les établissements scolaires démolis, il y a le CEM Abdelhamid Bouhadji, l'école des sourds-muets, un orphelinat et un lycée. D'autres édifices publics et institutions, se trouvant aux abords du chantier, vont certainement suivre, tels que le centre de formation professionnelle ou encore des installations et des niches électriques. Ces démolitions alimentent de vives polémiques suscitées par la construction de cette mosquée qui va coûter, au bout du compte, 3 milliards de dollars aux contribuables, et ce, malgré la crise économique et les restrictions budgétaires. En dépit de ces facteurs objectifs, les autorités ne comptent visiblement pas arrêter le chantier. Par mesure d'austérité, un projet d'hôpital à Staouéli a été arrêté, malgré l'urgence et le besoin qu'une telle structure suppose. Outre cet aspect, le projet de la Grande Mosquée a créé une surcharge dans les établissements scolaires de la commune de Mohammadia. Des élèves scolarisés dans le périmètre du projet ont été contraints de changer d'établissement. Ils se retrouvent dans des classes de 40, voire 45 élèves. La tutelle a été dans l'obligation, pour faire face à la situation, de changer un lycée en CEM, en l'occurrence le lycée Toufik El Madani. Ce dernier a accueilli un nombre important d'élèves du moyen. Quant aux élèves du lycée, ils ont été orientés vers d'autres structures éducatives. D'après le président de l'APC de Mohammadia, Belaïd Kheloui, «cette situation n'est guère pénalisante. Au contraire, en changeant d'établissement scolaire, nous avons rapproché les élèves de leur lieu d'habitation». «Les élèves qui étaient scolarisés au CEM Bouhadji ont été transférés au CEM Mohammadia 1, ainsi qu'au lycée Toufik El Madani qui est devenu un CEM», ajoute-t-il. S'agissant de la possibilité de réaliser des établissements scolaires de rechange, le président de l'APC de Mohammadia dira : «Une assiette foncière se trouvant à proximité du chantier de la Grande Mosquée est disponible pour accueillir un projet de réalisation d'un établissement scolaire. Le projet est inscrit.» «Le projet de la Grande Mosquée est un rouleau compresseur qui est passé sur des maisons, des écoles et des institutions. Le projet a été en quelque sorte sacralisé, au point que rien ne compte, quitte à touy démolir», déplore un habitant de la commune de Mohammadia. «Les mesures d'austérité sont applicables sur des projets d'hôpitaux, de centres de santé, de routes et même d'orphelinats, mais elles ne sont aucunement applicables sur un projet tel que celui de la Grande Mosquée», conclut-il. K. Saci