Les rumeurs vont bon train dans cette commune sur le «véritable» sort réservé à l'établissement. Ce qui se passe à l'école primaire Kourifa-Rachid, dans la commune de Mohammadia, est un exemple de manque, voire d'inexistence de confiance des citoyens en leurs élus. Sinon, comment expliquer la position des parents d'élèves, scolarisés dans cet établissement, réservée à un projet qui semble ambitieux et en leur faveur. Classé quartier résidentiel, Mohammadia (ex-Lavigerie) comptait un établissement scolaire international (primaire et collège) réservé aux enfants des nombreux étrangers habitant les environs. L'école ferme ses portes quelques années avant la détérioration de la situation sécuritaire, et pour une longue période. Le grand portail vert fini par changer de couleur pour enfin ouvrir ses portes afin d'accueillir des élèves algériens. D'autant qu'un autre établissement venait d'être cédé à un promoteur privé pour la construction d'immeubles. Mais une fois encore, l'école Kourifa-Rachid risque de fermer ses portes dans quelques semaines. Deux versions sont avancées à ce sujet. Les responsables de l'école et les parents d'élèves redoutent une démolition pure et simple de l'édifice et la répartition des élèves entre les deux autres établissements limitrophes. En fait, les rumeurs vont bon train dans la commune sur les velléités de l'APC ; certains disent que les élus locaux comptent démolir l'établissement pour y lancer un nouveau projet. D'autres parlent d'une éventuelle vente de l'édifice, tel quel, à un privé qui en ferait une école privée. On évoque aussi la récupération de l'assiette foncière pour la construction d'immeubles. Inquiets, les parents refusent que leurs enfants soient contraints de fréquenter une autre école au milieu de l'année scolaire. La colère est telle qu'ils envisagent le lancement d'une pétition et une demande d'audience au P/APC de Mohammadia pour suggérer le lancement des travaux pendant les grandes vacances. Du côté de l'APC, on soutient, évidemment, un tout autre discours. La voix officielle, à savoir la commune de Mohammadia, parle d'un projet de réfection et d'extension de l'école, sans plus. “Nous ne comptons point raser l'école. Le projet consiste à démolir trois salles de classe, en préfabriqué, pour construire six classes répondant aux normes et conditions requises”, nous dit le P/APC, étonné par l'attitude des parents. “Les parents devraient applaudir cette initiative et non la critiquer”, ajoute notre interlocuteur. Et de préciser que la démarche de la commune ne souffre d'aucune ambiguïté ou suspicion. “Les travaux de démolition des trois classes seront lancés le 10 février prochain. Le promoteur aura six à sept mois pour construire six classes neuves dotées de toutes les commodités.” Quant aux enfants inscrits dans cette école, “ils ne seront nullement dispatchés, mais occuperont les salles vides de deux établissements situés à vingt mètres de leur école d'origine. Il n'y a que les murs qui changeront pour eux, momentanément”. Le premier responsable de la commune de Mohammadia est catégorique : “Enseignants et élèves retrouveront leur école, une école neuve, à la prochaine rentrée scolaire.” M. B.