Plusieurs commerçants de Souk Ahras se plaignent depuis des années de la prolifération des étals de fortune le long des artères principales sans jamais réussir à susciter un quelconque changement. «Ceux qui s'acquittent régulièrement de leurs redevances et payent leurs impôts se trouvent agressés par ces dizaines de marchands illicites qui charrient, vous pouvez le constater, des hordes de marginaux», s'est plaint un commerçant de la rue de l'ALN. Les trottoirs littéralement squattés, c'est au tour des chaussées des rues Victor Hugo, Ibn Badis, Ouarti Abderrahmane, de subir le même sort. On y vend des effets vestimentaires, des fripes, des ustensiles, des jouets, téléphones mobiles, des garnitures….et l'on ne se soucie guère de la perturbation de la circulation routière, ni des désagréments causés aux piétons ou le préjudice subi par les propriétaires de magasins. Nul besoin de rappeler que d'autres maux qui collent irrémédiablement à ce phénomène ont aussi pignon sur rue. Il s'agit surtout de la vente de psychotropes et du plus vieux métier du monde. «Ce sont des secrets de Polichinelle ; tout le monde ici est au courant des commerces les plus florissants : la vente de la drogue et des objets volés, des activités douteuses, dont la prostitution… Ceci dit, il existe des familles qui vivotent grâce à ce commerce illicite et d'autres, on ne peut plus opulents qui emploient des dizaines de jeunes et inondent le marché par des produits étalés à des prix qui défient toute concurrence», estime un gérant de café. Questionné à ce sujet, le président du bureau de wilaya de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), Chawki Bouacha, dira : «C'est vrai que le phénomène a atteint des proportions inquiétantes et qu'il appartient aux services de la commune et ceux de la sécurité de veiller à la propreté de la voie publique, mais nous devons aussi tenir compte des solutions à proposer à ces jeunes sans emploi qui ne sont pas tous animés d'une mauvaise volonté et ne demandent qu'à gagner leur pain. Nous devons d'ores et déjà envisager des solutions pour leur transfert après recensement aux marchés de proximité, entre autre».