L'œuvre de G.Rossini, Le Barbier de Séville, aura été une fresque opératique, un présent, un cadeau de bonne facture pour les mélomanes. D'ailleurs, la salle était archicomble. Un spectacle fantasmagorique datant de 200 ans. Le génial Gioacchino Rossini avait couché sur son papier à musique cet opéra mythique, Il barbiere di Siviglia, alors qu'il avait à peine 24 ans. Une adaptation de l'œuvre originelle de Beaumarchais, avec l'Orchestre symphonique national (OSN), sous la direction du maestro à la baguette magique, Amine Kouider, ainsi que les interprètes du Barbier de Séville, Gabriela Balgova(mezzo-soprano), Fé Avouglan (soprano), Pierre-Emmanuel Roube (chant lyrique), Marc Souchet (baryton), Rudi Fernandez-Cardenas (baryton) ou encore Olivier Tousis (baryton-basse). L'argument ? A Séville, au XVIIIe siècle, le joyeux barbier Figaro aide le comte Almaviva à conquérir Rosine. Mais Rosine, qui n'est pas restée indifférente aux sérénades de son mystérieux soupirant, est jalousement gardée par le vieux Dr Bartholo, qui compte bien, aidé du sinistre Don Basilio, épouser sa pupille au plus vite. Que faire pour contrer les projets du vieillard ? Figaro n'est pas à court d'idées. Toutefois, la première tentative échoue, et le comte Almaviva, déguisé en «Lindor», un étudiant sans le sou, repartira penaud de la demeure de Bartholo ; la seconde escapade, elle, réussira quasiment, et, au terme d'échanges de billets, de déguisements et de situations abracadabrantes savamment réglées, l'amour de la belle Rosine et du comte Almaviva, enfin rendu à sa véritable identité, finira par triompher. Des joutes oratoiresbau poil Sur un arrière-fond d'images de Séville, les actants de l'univers andalou dégagent tolérance, paix et surtout le raffinement. Et puis, Figaro, un personnage primesautier, vif, sentimental, enthousiaste, insolent, cabotin et surtout entremetteur faisant l'esbroufe ou contant fleurette. Et ce, dans un maelström émaillé de secrets d'alcôve, d'intrigues, de jalousie, de baisers volés, de desseins où les armes s'aiguisent mais à fleuret moucheté. ça trame, ça rudoie, ça trucide, ça manigance, ça ourdit et ça fomente au palais. Une histoire de triangle entre extravagance, hilarité et indolence, allant crescendo à géométrie variable. Ce qui provoquera des joutes oratoires d'anthologie décoinçant les zygomatiques où chaque artiste aura eu sa minute de gloire. Une mention spéciale dans cette «cacophonie» lyrique, polyphonique, un témoin, un narrateur, un maître de cérémonie, un MC, quoi : Olivier Tousis, présentant et commentant les actes. Un opéra s'étant adapté au public algérien en ayant recours à des échanges verbaux et mots en arable dialectal. Ce qui plaira à l'auditoire. Bref, c'était Le Barbier d'Alger, de La Casbah ne rasant pas gratis. Pas du tout rébarbatif. L'Orchestre symphonique national, dont le directeur est Abdelkader Bouazzara, a pour mission de promouvoir, de diffuser et de faire découvrir la musique classique universelle à travers tout le territoire national. Il a aussi pour objectif la revalorisation du patrimoine de la musique algérienne sous sa forme symphonique, en collaboration avec les différents partenaires culturels nationaux et internationaux. L'OSN est constitué de 60 musiciens professionnels diplômés des grandes écoles et conservatoires algériens et étrangers et son répertoire s'articule autour d'œuvres symphoniques de compositeurs universels et d'œuvres d'opéra et surtout du répertoire de musique algérienne sous sa forme symphonique.