Le premier a loué le soutien et la volonté politique des responsables qui a permis de redorer le blason du pays. Il n'a pas manqué d'évoquer la mémoire du jeune Kheireddine Sahbi, mort lors des attentats de Paris de novembre dernier. « Il était mon élève dans cette institution en 2011. Après avoir décroché la licence, il est parti parfaire ses connaissances. J'ai rendu visite à ses parents qui m'ont révélé que son plus grand rêve était de revenir au pays pour ouvrir une école de musique. » L'orchestre constitué en 1997 est, selon le second, « une carte de visite pour le pays dont il a changé la perception auprès des étrangers ». L'occasion fut également saisie pour annoncer la programmation mercredi et jeudi prochains du célèbre opéra de Rossini, « le Barbier de Séville », au Théâtre national. Le choix de cette célèbre comédie n'est pas fortuit. Il s'agit, d'une part, de mettre en valeur l'apport de la musique arabo-andalouse à l'émergence et à l'essor de cette expression culturelle. A travers la référence à Séville, il s'agit aussi de nouer un dialogue entre cultures en ces moments de méfiance et d'affrontements. Des musiciens venus d'une dizaine de pays (Espagne, France, USA...) se produiront en costumes d'époque. Des voix amples et puissantes comme celle du baryton Marc Souchet, des sopranos, la Hongroise Gabriela Balgova et Fé Avouglan du Burkina Fasso. Les chants se déclineront en français, avec quelques mots en arabe. Amine Kouider promet « une surprise ». « Ce contact avec des artistes de haut niveau permettra aux membres de l'OSN de mieux maîtriser les techniques propres à cet art majeur », a expliqué Bouazzara. Ce dernier est longuement revenu sur le travail de l'orchestre qui s'est produit dans 47 wilayas et qui a permis aux Algériens d'apprécier des symphonies des grands musiciens. Revenant sur la dernière prestation, en plein désert, du côté de Djanet, Bouazzara, ému, a affirme que ces sorties, à longueur d'année, ont permis au public algérien de découvrir que « nos musiques variées du terroir peuvent avoir une écriture symphonique ». Il s'est félicité qu'elles soient jouées dans des pays de grandes traditions musicales, comme la Russie et la Chine. A vrai dire, depuis le début des années 2000, l'Orchestre national symphonique a interprété une dizaine d'opéras dont le dernier fut « Don Giovanni » de Mozart. L'année prochaine, l'opéra d'Alger, en construction à Ouled Fayet, devra ouvrir ses portes. « Nous avons acquis la technicité et nous devons traduire nos légendes, nos histoires sous la forme d'opéras », ont indiqué les deux responsables. « Le Barbier de Séville » à 19 h au TNA, prix d'entrée 300 DA