Rendez-vous n Les passionnés de musique universelle auront le bonheur d'assister demain et jeudi à une représentation de l'œuvre de G.Rossini Le barbier de Séville au niveau du TNA. C'est sous la direction d'Amine Kouider, chef d'orchestre de l'ensemble musical national, que l'œuvre lyrique du compositeur italien sera jouée par 11 interprètes lyriques dont deux femmes, Gabriela Balgova, mezzo-sorano et Fé Avouglan, soprano, venus de divers horizons, notamment du Pérou, de Slovaquie, des USA, de France, du Burkina Faso et de Hongrie. L'œuvre de Rossini, écrite en 1816, est considérée comme un chef d'œuvre de l'art lyrique depuis deux siècles. Son choix par l'Orchestre symphonique national (OSN), explique le maestro Amine Kouider, c'est que l'œuvre, aussi classique soit-elle, est composée de chants mélodieux et de morceaux sans complexité musicale dont le style peut être apprécié tant par les férus de cet art que par le public. Le maestro rappelle que l'OSN consacre des soirées chaque année au répertoire du chant lyrique. «La première fois où j'ai eu à diriger un spectacle d'opéra à Alger, j'ai eu des appréhensions. Fort heureusement, le public algérien appréciant la musique sous toutes ses formes, a bien réagi face à ce nouveau genre musical vocal», raconte Amine Kouider. M. Bouazara, directeur de l'OSN, toujours avec cette humilité qui le qualifie si bien, a mis l'accent sur le travail de proximité entrepris depuis sa création avec le public algérien à travers les 48 wilayas par l'orchestre symphonique. Une mission qui tient à cœur au musicien et violoniste qu'il est également. M.Bouazara, en prélude, a fait le lien entre l'œuvre lyrique de Rossini et la ville de Séville, cité musulmane «Ishbillia» dans le royaume d'Al-Andalous à la notoriété culturelle ayant atteint son summum et Ziryab, figure de l'histoire de la musique arabo-andalouse au IXe siècle. Un aperçu historique qui nous fait revenir sur le patrimoine musical universel et certaines de ses origines s'imbriquant les unes aux autres. Il est revenu, entre autres, sur les impératifs auxquels les membres de l'Institut national supérieur de musique et ceux de l'OSN, fruit de plusieurs années d'engagement, la formation des musiciens «des virtuoses aptes à interpréter toutes les musiques du monde à travers les plus grandes scènes du monde». Et d'ajouter : «La musique universelle est rassembleuse de toutes les nationalités du monde, elle n'a pas de frontières et c'est le message que nous ambitionnons de faire passer à notre peuple, à travers toutes les wilayas. Le message de l'universalité avec de la rigueur, de l'engagement et du sérieux de notre part.» Il a rappelé l'enthousiasme d'un public jeune pour la musique symphonique lors de tous leurs passages dans les villes du pays. Les plus éloignées soient-elles de la capitale, comme à Djanet où les jeunes adultes ont fait une trentaine de kilomètres à pied ou à vélo pour venir assister au concert de musique classique qu'ils ont donné dans cette wilaya du Grand Sud. Leila N. Amine Kouider reviendra plus tard sur le planning des concerts réalisées au cours de 2015 ayant nécessité plus de 400 répétitions afin d'atteindre un niveau technique et des compétences notables. En quinze ans d'existence, l'OSN a «relevé les défis» jusqu'à créer des concerts didactiques pour enfants afin de sensibiliser le jeune public algérien à la grande musique universelle. En effet, l'OSN s'est investi depuis deux années, parallèlement à son programme, dans la réalisation de concerts éducatifs et d'initiation destinés à la jeune génération. L'OSN aspire à finir son périple musical avec la wilaya de Tindouf avant la fin de 2015. Ainsi, il aura tenu le pari de s'être produit sur tout le territoire national. Enfin, c'est avec beaucoup d'émotion que M. Bouazara a rendu hommage à Khair-Eddine Sahbi violoniste de talent et ancien élève de l'Institut, mort à 30 ans lors des attentats de Paris.