La rencontre qui a eu lieu au début du mois en cours entre les membres du comité de la résidence universitaire du 17 Octobre 1961, sise au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, et le directeur des œuvres universitaires (DOU) n'a pas marqué l'épilogue du bras de fer opposant les étudiants à la directrice de la cité. Un préavis de grève a été déposé aussitôt par les étudiants pour reconduire le mouvement de protestation après les vacances d'hiver si les promesses tenues par le DOU, lors de la réunion du 7 décembre, ne sont pas tenues. Principales revendications des résidents : l'annulation des poursuites judiciaires à l'encontre des membres du comité engagées par la directrice – que nous avons tentée de joindre, sans succès — et la réintégration de deux étudiants exclus. Nouvellement installée, «la directrice ne veut pas reconnaître le comité de la cité en excluant deux d'entre nous et assignant en justice les autres membres. Cela s'est passé lorsque nous avons exposé dans une plateforme de revendications des problèmes d'ordre social et sécuritaire à la responsable, juste après l'élection du nouveau bureau, le 16 novembre», expliquent des étudiants. Lors de la réunion, le responsable des œuvres universitaires a déclaré, d'après le procès-verbal dont nous détenons une copie, qu'il «refuse de débattre de la question du départ de la directrice, estimant que cette décision ne revient ni à la DOU ni aux étudiants». Toutefois, il a rassuré les résidents quant à la levée des poursuites judiciaires. Quant aux exclus, le DOU a préconisé de «soumettre ce cas au conseil d'administration pour statuer, à condition que les concernés signent un engagement». Un engagement que les étudiants ont refusé, préférant se soumettre au règlement intérieur de la cité. Par ailleurs, les étudiants estiment que «les conditions d'hébergement se dégradent d'année en année. Nous avons attiré l'attention des responsables quant à la situation d'insécurité et la mauvaise prise en charge sanitaire et sociale depuis l'an dernier, mais rien n'a été fait». Selon eux, tout manque à la cité 17 Octobre. «La literie n'a pas été changée depuis très longtemps et elle est parfois indisponible. Nous ne disposons même pas de chaises ni de tables de bureau ni d'internet dans nos chambres qui sont de surcroît surchargées. Les équipements sportifs et les structures culturelles sont fermés et sans moyens d'animation», regrettent-ils. Un autre résident parle de l'hygiène qui laisse à désirer dans les sanitaires et le restaurant ainsi que la dégradation des blocs. Il a ajouté que les issues de secours ont été bloquées. Pendant ce temps, disent-ils, «des gens étrangers à l'université se pavanent entre les blocs de la résidence sans être inquiétés. Ces derniers sont à l'origine de tous les actes de violence dans l'enceinte et à l'extérieur de la cité». Face à cette multitude de problèmes, le directeur a promis de prendre des mesures localement pour ce qui concerne la connexion au réseau internet, l'eau et la sécurité. Quant aux autres insuffisances, elles dépendent, à son avis, de la direction de l'Office national des œuvres universitaires (ONOU).