Les représentants des étudiants de deux résidences universitaires à Boukhalfa (Tizi Ouzou) ont procédé, hier, à la fermeture du siège de la direction des œuvres universitaires du centre (Douc), en guise de protestation contre les conditions «lamentables» de leurs cités. Les membres des deux comités de cité, garçons et filles, environ une vingtaine, venus pour rencontrer le premier responsable de la Douc, ont été surpris par son absence. «Le Douc nous a promis de nous recevoir aujourd'hui (hier, ndlr), mais voilà qu'il est absent. Nous avons décidé de fermer la direction, contestant cette fuite en avant de nos responsables», explique Amirouche Kamour, représentant du comité de la cité Boukhalfa garçons. Les étudiants protestataires ne voient en cette «absence non justifiée» qu'un signe «d'ignorance des responsables de nos doléances exprimées à maintes reprises». La voix du dialogue a finalement abouti à une fin de non-recevoir. Les conditions de vie à l'intérieur de la cité universitaire garçons ne cessent de se dégrader. «Même constat pour la résidence filles», indique notre interlocuteur. D'ailleurs, c'est la première fois que les deux comités s'unissent pour une cause commune. Les étudiants réclament l'amélioration de leur prise en charge. De l'aménagement des pavillons (eau, électricité, chauffages…), des sanitaires, du restaurant, en passant par l'amélioration des repas servis, à l'hygiène, jusqu'au volet loisir et culture. La prise en charge sanitaire figure aussi dans la plate-forme des revendications des résidents. A cet effet, ils demandent la dotation des cités d'ambulances. A cela s'ajoute le problème de l'insécurité à l'intérieur des cités. Les extras font leur loi au vu et au su des agents de sécurité. «Il n'y a pas longtemps, un étudiant a été agressé à l'inférieur du pavillon par des personnes étrangères à la cité qui tentaient de forcer la porte d'une chambre», témoigne Amirouche. A signaler que les étudiants de la cité universitaire Boukhalfa garçons ont fermé leur administration depuis le 8 janvier 2012, réclamant le départ du directeur tenu pour «responsable de la situation catastrophique de la cité». A rappeler en outre que des budgets ont été signés par la Dlep de Tizi Ouzou et l'Onou, au profit de la CU Boukhalfa II, mais, jusqu'à présent, les étudiants ne voient toujours pas leur situation s'améliorer. Raison pour laquelle ils demandent que «toute la lumière soit faite à ce sujet». C'est dire que le ton monte chez les étudiants. Ils menacent de durcir le mouvement et renouer avec les actions de rue si leurs revendications ne sont pas prises en charge dans les plus brefs délais. Dans l'après-midi d'hier, et à l'heure où nous mettions sous presse, le siège de la Douc était toujours fermé par les étudiants, faut-il le signaler.