Pour remédier à l'aggravation d'une situation due à l'apparition de cinq cas d'hépatite A durant le mois de novembre dernier dans certaines communes de la wilaya de Jijel, les services de la santé ont rappelé aux APC l'urgence de la prise de mesures préventives pour éviter que d'autres cas ne soient enregistrés. Ce rappel concerne le nettoyage et l'assainissement de tout point d'eau et la sensibilisation des citoyens sur le traitement au chlore des eaux destinées à la consommation, la réparation des fuites dans les réseaux d'AEP ou d'assainissement et la préservation de l'hygiène du milieu. Si cette correspondance a le mérite de rappeler la responsabilité des collectivités locales, par le biais des bureaux communaux d'hygiène (BCH), dans la prévention contre les risques d'éclatement d'une épidémie de maladies à transmission hydrique, la situation en matière d'hygiène et de contrôle de l'eau de consommation demeure encore à un stade qui incite à plus de vigilance. Le commun des mortels peut, en effet, attester d'une négligence dans le recours aux mesures de prévention pour éviter l'apparition de ces épidémies, telles que notifiées dans l'instruction ministérielle n° 22 du 29 mai 2007 relative à la relance du programme nationale de lutte contre les maladies à transmission hydrique. Outre la dégradation des conditions d'hygiène, l'image de ces colporteurs d'eau sillonnant les quartiers des villes et villages sans le moindre contrôle peut alerter sur une situation qui risque d'être à l'origine de l'apparition de ces maladies. Faute d'un approvisionnement suffisant en eau potable des populations, ces colporteurs ont vite trouvé le filon d'investir un créneau qui devrait être soumis à un strict contrôle. Or, depuis quelques temps une certaine anarchie a pris place dans le circuit de ce commerce sans qu'on ne s'intéresse à l'origine de l'eau vendue dans des citernes transportées par des camions. «N'importe lequel peut vendre de l'eau, il n'y a aucun contrôle», nous disait, il y a quelques jours, un de ces colporteurs, à El Milia. «On ne sait plus d'où on nous ramène l'eau de ces citernes, chacun y va de son histoire pour nous dire que son eau est ramenée de telle ou telle source», s'indigne, pour sa part un citoyen de cette ville. A El Milia, Jijel, Taher et dans la plus part des autres villes de la wilaya, ils sont des dizaines de vendeurs d'eau à avoir investi ce circuit. «On ne peut pas accuser tout le monde, mais certains ont pris l'habitude de mentir sur l'origine de l'eau qu'ils prétendent avoir ramenée de sources connues dans la région, d'autres, sans scrupules, puisent carrément cette eau d'endroits suspects», avertit-on, en outre. Si ces colporteurs doivent disposer d'une autorisation, le contrôle de la qualité de l'eau incombe au BCH. Ces derniers sont appelés à effectuer des tests au chlore inopinés et des prélèvements pour des analyses bactériologiques en cas de doute sur cette qualité. Si cette mission incombe à ses services, la répression des fraudeurs n'est pas de leur ressort.