Le défunt a chanté, entre autres, la nostalgie, l'amour du pays, l'exil, à travers un répertoire de plus de 150 textes. L'auteur-compositeur et interprète kabyle, Taleb Rabah, est décédé, hier, à Tizi Ouzou, des suites d'une longue maladie. L'artiste a tiré sa révérence à l'âge de 85 ans, après une carrière artistique marquée notamment par une œuvre palpitante et surtout riche en matière de production poétique. Il a chanté la nostalgie, l'amour du pays, l'exil, la guerre... à travers un répertoire de plus de 150 chansons. Il a ainsi, durant son itinéraire, traité beaucoup de sujets, comme les conditions sociales pénibles des citoyens algériens durant la guerre de libération, comme le texte Ifuk zzit di lmesbah, enregistré en 1958 et sorti en 1959, dans lequel le défunt évoque l'amour du pays. «Fatima dans la chanson signifie l'indépendance et Tislit (la mariée) le drapeau», avait expliqué le regretté lors d'un hommage qui lui avait été rendu, il y a quelques années, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'artiste à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Taleb Rabah a côtoyé plusieurs grands artistes algériens, à l'image d'Akli Yahiatène, Salah Saâdaoui, Amraoui Missoum, Hsissen, Mahmoud Aziz, Oukil Amar, Slimane Azem et Kamal Hammadi. Parmi les titres célèbres de ce pilier de la chanson kabyle, on peut citer, entre autres, Adyell rebbi dhemmi, Awin Ihadren Essah, Atajra ifirass. Le chanteur Lounès Kheloui, que nous avons contacté, nous dira : «Taleb Rabah était un grand artiste dont les textes sont d'une valeur artistique inestimable. J'ai eu la chance de chanter avec lui en France. D'ailleurs, c'est un immense honneur pour moi d'avoir connu ce maître de la chanson kabyle qui vient de perdre l'un de ses piliers. On assiste malheureusement, ces dernières années, à la disparition de beaucoup d'artistes.» Taleb Rabah est né en 1930 à Tizit, dans la commune d'Illilten, daïra d'Iferhounen, à 70 km au sud-est de Tizi Ouzou. Il a vécu son enfance comme paysan, aux côtés de son père, avant de partir, en 1950, en France pour travailler comme ouvrier dans une usine de sidérurgie en Moselle. En 1956, il a intégré la Fédération de France du FLN, comme chef de groupe, jusqu'en 1962. Notons que le regretté sera inhumé aujourd'hui dans son village natal de Tizit.