Sans ressources propres et sans patrimoine foncier, la commune d'Ath Mansour voit son programme de développement compromis. La commune d'Ath Mansour (45 km à l'est de Bouira) n'arrive plus à inscrire de nouveaux projets à cause de l'inexistence de foncier. Le chef-lieu communal qui longe la RN5 est vétuste. Le vieux bâti est maître des lieux. Seul le nouveau siège de l'APC se distingue parmi les vieilles maisons construites depuis des décennies. Le phénomène qui a endommagé encore plus les habitations dans cette commune est dû aux répercussions des détonations des explosifs utilisés dans les nombreuses carrières d'agrégats situées à moins d'un kilomètre à vol d'oiseau. Malgré les centaines d'aides attribuées auparavant dans le cadre de l'aide de l'Etat à l'habitat rural, la face de la commune n'a pas changé. Plusieurs logements lancés par les bénéficiaires sont restés à moitié inachevés. Et pour cause, les 70 millions de centimes ne sont pas suffisants pour la construction complète d'une maison. Plus de 500 autres dossiers de demande d'aide sont actuellement en instance au niveau de la direction du logement et des équipements publics (DLEP) de la wilaya. Pour le volet du logement social, la commune d'Ath Mansour n'a bénéficié que d'un quota de 120 logements en trois tranches, et ce, depuis l'indépendance. Actuellement, il subsiste 34 logements sociaux à distribuer pour un nombre de demandes qui a dépassé les 500. Une commission de la daïra de M'chedallah se chargera de l'opération de distribution, nous informe-t-on. Aucun autre programme pour le logement social n'est inscrit pour cette commune. La cause principale est l'absence d'assiettes foncières. La plupart des terrains de la commune sont privés. Et le prix exigé pour céder des parcelles de terrain est souvent exorbitant. Il varie entre 4000 et 7000 DA le mètre carré, alors que le prix retenu par les pouvoirs publics, représentés par le service des domaines et des réserves foncières est de seulement 2500 DA le m². Ce qui complique davantage la situation de la commune d'Ath Mansour, c'est le manque de ressources financières suffisantes pour acquérir des terrains chez les particuliers. Tout son budget émane de l'Etat à travers les programmes des PCD et des PSD. Une grande partie du foncier de la commune relève des domaines de l'Etat et en particulier du secteur des forêts. Seule la construction des structures administratives et d'utilité publique est tolérée, à l'exception du logement. Le peu de fiscalité dont dispose la commune provient des sept carrières d'agrégats exploitées par des entreprises privées. Et même cette fiscalité est sujette à controverse. «Les propriétaires des carrières bénéficient de plusieurs avantages, comme l'exonération d'impôts pendant 3 ans. Au bout de ces 3 ans, les carrières changent de propriétaires. Donc, pas d'impôts. Je cite aussi le cas du siège social, hors de la commune, de certains exploitants. Désormais, notre municipalité ne perçoit que peu de fiscalité», explique le premier vice-président de l'APC.