Les protestataires contestent le coût élevé de l'opération et l'obligation de passer par des prestataires désignés par la direction des transports. La décision de la wilaya d'Alger d'obliger les chauffeurs de taxi à peindre leurs véhicules en noir et orange est contestée. Un rassemblement a été organisé, lundi, à la station interwilayas du Caroubier, pour «obliger le syndicat à contester fortement la décision de la direction des transports». «Des syndicats ont signé un engagement sans s'en remettre à la base. Le secrétaire général de l'Unact est complice de cette situation. Les chauffeurs sont décidés à aller vers une assemblée générale et relever carrément de ses fonctions le responsable actuel (dont le siège est à la station interwilayas, ndlr)», s'emporte Khaled, chauffeur de taxi, qui conteste ce retour à «l'âge de la couleur jaune imposée par Chadli après son voyage chez les Américains». Les protestataires dénoncent le coût élevé de l'opération, l'obligation de passer par des prestataires désignés préalablement par la direction des transports et la nocivité de l'autocollant. «Toute l'opération permettra à une dizaine de prestataires d'engranger jusqu'à 23 milliards. L'autocollant provoquera la rouille de la tôle des véhicules. Les tarifs, à la charge des chauffeurs, sont excessifs. Où trouver les 20 000 DA pour habiller son véhicule ? Assainir, c'est bien, mais pas aux dépens de la corporation. Nous avons plusieurs problèmes, comme les agressions, la concurrence déloyale des clandestins, la pression des sociétés de taxi, la tension sur les licences», résume un trentenaire, qui affirme avoir sué sang et eau pour acquérir l'année dernière un véhicule neuf chez un concessionnaire privé et ainsi bénéficier d'un permis de place. Le directeur des transports de la wilaya d'Alger explique que le projet, décidé d'un commun accord avec les syndicats, a pour objectif l'organisation de la profession. «Il s'agit pour notre direction de rendre le taxi attractif auprès des clients. La décision a été collégiale. Une réunion s'est tenue à la wilaya en présence de trois syndicats (Unact, UGCAA et SNTT/UGTT)», précise Rachid Ouezzane. Selon le DTW, des «brebis galeuses veulent mettre la pression sur les syndicats» pour faire capoter l'opération qui se poursuit normalement. «Une cinquantaine de personnes, pas plus, contestent notre décision. Ces gens ont des arrières-pensées, soit ils bossent ailleurs et ont donc besoin d'un véhicule qui ne soit pas identifié, soit ils font dans la vente de véhicules», estime-t-il. Quelque 200 véhicules ont été touchés par l'opération qui concernera les 18 000 taxis en service actuellement dans la capitale. Le nombre de prestataires chargés de l'uniformisation de la couleur sera renforcé. «Nous avons commencé notre projet avec les afficheurs publicitaires (12). Nous avons besoin d'une centaine d'entreprises pour prendre en charge rapidement les 18 000 véhicules en service. Un cahier des charges fait obligation au prestataire de respecter trois points : la couleur, la garantie du produit (6 mois) et un tarif plafond de 15 000 DA», précise M. Ouezzane. Des mesures sont annoncées par la direction des transports pour prendre en charge le transport en commun à Alger. «La commission mise en place par la direction poursuit son travail d'identification des stations de taxi qui ont complètement disparu. Il y en a, à ce jour, une trentaine. Des études sont aussi menées pour aménager des couloirs réservés aux véhicules prioritaires», signale M. Ouezzane.