Il bénéficie du soutien de ses collègues exaspérés par la bienveillance de l'administration à l'égard d'une bande d'étudiants qui imposent leurs règles par le truchement de leur organisation. Dans le dernier communiqué du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) rendu public à la suite de l'empêchement musclé de tenir une session le 4 décembre, l'université Chadli Bendjedid d'El Tarf est citée à propos de la traduction devant la commission paritaire d'un enseignant représentant du CNES. Renseignement pris, il s'agit en effet d'un enseignant du département des sciences vétérinaires que l'administration a suspendu à titre conservatoire le 22 novembre 2015 pour des griefs qui semblent vagues à première vue par le caractère général, comme par exemple «les refus de travail de l'enseignant concerné, son harcèlement sur les étudiants et ses tentatives de les manipuler pour qu'ils ferment la faculté, des accusations calomnieuses envers les enseignants, les personnels et les étudiants, et ses tentatives de déstabilisation de l'institution universitaire». Rien que ça! Pour l'enseignant en question, il s'agit d'une cabale orchestrée pour couvrir un problème récurrent du département des sciences vétérinaires. Celui de faire passer irrégulièrement 16 étudiants qui sont à la tête des organisations estudiantines. Le vrai motif, selon notre interlocuteur aurait pour origine son refus de se soumettre à une injonction de l'administration pour procéder, rétroactivement et illégalement, en modifiant leurs notes, au rachat de ces étudiants. Ce que, en effet, ne permet pas la réglementation lorsqu'il y a un fort taux de réussite comme c'est le cas ici avec 87% pour la promotion concernée. Le rachat a, malgré tout, été entériné et avalisé par le jury de délibération, réuni expressément pour l'occasion, mais en l'absence de l'enseignant du module et de la présidente du jury qui nous a, par ailleurs, confirmé cette version. Ce qui a pour effet immédiat de calmer les 16 étudiants qui avaient fermé les portes de la faculté le 15 novembre (voir El Watan du 16 novembre 205). La demande de traduction de l'enseignant devant la commission paritaire émane du doyen de la faculté, mais nous n'en saurons pas plus officiellement avant que celle-ci ne se réunisse et statue. Nous pouvons cependant faire état de notre impression de la forte animosité à l'encontre de l'enseignant qui, pour sa part, n'est pas du genre à se taire. D'un autre côté, il bénéficie du soutien de beaucoup de ses collègues exaspérés par la bienveillance de l'administration face à une bande d'étudiants qui imposent leurs règles par le truchement de leurs organisations. Les griefs cumulés constitueraient une faute du 4e degré pour laquelle l'enseignant, adhérent du CNES, risque la révocation ou, à un moindre degré, une dégradation. La commission paritaire a désigné une commission d'enquête pour démêler l'inextricable écheveau des accusations et contre-accusations. Mardi, l'enseignant a récusé cette commission en découvrant d'abord son existence et ensuite en faisant part de ses doutes sur la neutralité de ses membres dont les critères de sélection ne sont pas clairs. L'enseignant a déjà été traduit devant la commission paritaire à deux reprises. Elle l'a innocenté le 27 mai 2015 des accusations portées contre lui par un président de conseil scientifique dont il avait émis, à juste titre par ailleurs, des réserves sur sa légalité. Une semaine plus tard, le 5 juin 2015, la même commission lui a infligé une mise à pied de 4 jours parce qu'il a pris la décision d'arrêter un TP de chirurgie faute de matériel et de local. Une situation qu'il n'a pas cessé de dénoncer depuis 2008.