Musulmans et chrétiens célèbrent aujourd'hui, en même temps, la naissance des Prophètes Mohamed et Jésus Christ (que le salut soit sur eux). C'est à Jérusalem, territoires occupés par Israël, que les deux communautés vont célébrer avec éclat et dans la communion l'avènement des deux envoyés de Dieu, tous deux porteurs d'un message d'amour et de paix. Un message que les apôtres de la haine et de l'apocalypse tentent de dévoyer par tous les moyens. Les cœurs de plusieurs millions d'êtres humains seront étreints par l'émotion durant cette soirée où musulmans et chrétiens vont parer la ville sainte de Jérusalem de ses plus beaux atours et la faire briller de mille feux. Ils perpétuent ainsi, ensemble, une coïncidence extrêmement rare, une tradition millénaire vouée au monothéisme. Par le passé, Jérusalem avait été pourtant au centre d'une guerre atroce entre chrétiens et musulmans à travers les différentes croisades jusqu'au XIIe siècle. Salah Eddine El Ayoubi (Saladin) s'y est illustré de manière exceptionnelle. Après avoir libéré Jérusalem, Saladin avait restitué la mosquée d'Omar (El Aqsa) aux musulmans, le Mur des lamentations aux juifs et le Saint-Sépulcre aux chrétiens. Un geste qui lui a valu, jusqu'à aujourd'hui et de par le monde, une grande reconnaissance. Saladin a démontré que les communautés célébrant les trois grandes religions monothéistes pouvaient vivre ensemble en parfaite entente. Les différentes civilisations musulmanes qui ont contribué à l'essor des sciences et du savoir, pour le plus grand bien de l'humanité, ont plus ou moins réussi la cohabitation des communautés religieuses. Aujourd'hui, avec la situation décadente des pays musulmans, qu'en est-il de cette cohabitation ? Elle est tout simplement catastrophique, au point où certains évoquent une troisième guerre mondiale, d'autres un choc des civilisations. D'énormes dégâts ont été causés particulièrement par la politique américaine au Moyen-Orient, qui a provoqué l'apparition d'un «monstre» qui s'appelle Daech. Une organisation terroriste qui donne une image complètement fausse de l'islam. Les attentats commis en son nom en Europe, en France notamment, ont provoqué une montée en puissance de l'extrême droite, faisant craindre le pire pour l'avenir de la communauté musulmane. Parallèlement, le soutien des pays occidentaux, exprimé ouvertement aux régimes corrompus des pays du tiers monde, est perçu très négativement par les populations, qui y décèlent une hostilité à leurs aspirations au développement et à la démocratie. D'aucuns donnent une orientation religieuse à cette politique. C'est-à-dire un Occident prospère et heureux face à un monde musulman écrasé par la pauvreté et la mauvaise gestion de ses dirigeants. Un aspect de la question relevé plusieurs fois durant les rencontres entrant dans le cadre du dialogue inter-religieux et qui, curieusement, ne trouve aucun écho.