L'Algérien, Mourad Mazar, est depuis novembre dernier le nouveau président de la Fédération internationale anti-corruption sportive (FIACS). L'ancien président de l'Union africaine des footballeurs (UAF) nous parle dans cet entretien de son instance et ses objectifs. Vous avez été élu le mois dernier à la tête de la Fédération internationale anti-corruption sportive. Que pouvez-vous dire sur cette élection ? Cette élection est pour moi une juste reconnaissance et témoigne de la confiance que m'accordent les membres de cette instance internationale pour le rôle que je dois assumer à la tête d'une si importante instance. Maintenant que vous êtes à la tête de la FIACS, quelles actions comptez-vous mener ? L'expérience acquise dans mes fonctions antérieures me permettra aujourd'hui d'assumer pleinement les responsabilités d'une tâche exaltante, mais délicate. Auparavant, les ex-dirigeants de notre Fédération ont accompli leur mission de manière discrète sans soulever des vagues. Aujourd'hui, avec la nouvelle direction, nous comptons mettre en évidence et en toute transparence toutes nos actions en direction du sport et du football en particulier. En premier lieu, l'urgence est de restructurer l'organisation en lui donnant une dimension internationale, à la hauteur de l'attente du monde sportif. Au fait, c'est quoi au juste la Fédération internationale anti-corruption ? En quoi consiste son travail ? La Fédération internationale anti-corruption sportive est une organisation internationale souveraine et indépendante ayant pour objectif la lutte contre la corruption dans le sport, le blanchiment d'argent, le trucage des rencontres sportives, le dopage, la violence dans les stades et la défense des intérêts matériels et moraux des sportifs et leurs supporters. La FIACS est aussi une organisation connue pour ses actions préventives et l'efficacité de ses membres venant de différents secteurs : juristes, sportifs, journalistes, sociologues, économistes ainsi que les représentants de la société civile. Notre instance se positionne aussi comme un observateur permanent du fonctionnement démocratique et transparent des instances sportives nationales et internationales en émettant des avis sur leurs actions et pour adopter des normes et pratiques recommandées pour protéger l'intégrité sportive à travers le monde. Elle n'hésitera pas à chaque manquement d'alerter les pouvoirs publics et à se constituer partie civile afin de défendre l'intégrité dans le sport. Peut-on connaître les sources de financement de la Fédération internationale anti-corruption sportive ? Le financement de notre fédération provient essentiellement des pouvoirs publics, les cotisations et toutes les ressources autorisées par la loi et le règlement en vigueur. La FIACS s'«intéresse-t-elle» uniquement au football ou son pouvoir s'étend également à d'autres disciplines ? La FIACS s'intéresse à toutes les disciplines sportives sans exception aucune. Votre organisme entretient-il des relations avec les instances internationales du sport mondial ? Evidemment. L'ancienne direction de la Fédération internationale entretenait déjà d'excellentes relations avec les différentes instances et fédérations internationales de diverses disciplines sportives. Interpol veille aussi à la bonne marche du sport et lutte contre la corruption et le trucage des matches. Quel type de rapports entretenez-vous avec cette structure ? Nous serons toujours prêts et disponibles à apporter notre collaboration pour le bien du sport. Y a-t-il des actions que vous pouvez mener directement concernant les sportifs ? Comme indiqué plus haut, nous serons toujours là pour conseiller, aider et orienter les sportifs si besoin est. Après le dopage en cyclisme, voilà que d'autres disciplines sont ébranlées par les scandales, dont l'athlétisme et le football. Quel est votre avis sur ce point ? Mon avis je l'ai déjà donné en plusieurs occasions. J'ai été parmi les premiers à dénoncer les comportements suspects. Malheureusement, le temps m' a donné raison. Peut-on connaître votre avis sur les soupçons qui pèsent sur Blatter et Platini ? Je reste persuadé que beaucoup de dossiers seront révélés au grand jour en 2016. Au niveau de la FIACS, nous comptons lutter efficacement contre tous ceux qui osent toucher à l'intégrité sportive.