Ultime étape dans sa tournée qui l'a mené dans quelques wilayas du nord du pays, le cirque Il Florilegio a dressé, depuis le 18 septembre, son chapiteau dans l'espace attenant à l'Office des parcs et loisirs d'Alger (OPLA). S'étant produit à deux reprises dans la capitale, la réputation de ce cirque ne s'est guère démentie. D'ailleurs, qui y va espère y retourner pour mieux apprécier les spectacles. Les premiers à y aller, durant les journées des 18 et 19 septembre, furent les enfants parrainés par le Croissant-Rouge algérien (CRA) et les familles algéroises qui n'ont pas manqué d'emmener leurs enfants elles aussi. Hésitante les jours de la semaine, l'affluence augmente les week-ends. Toutefois, les heures choisies pour donner les spectacles ne s'y prêtent aucunement. Aussi, les organisateurs ont décidé de les réaménager. Ainsi, deux autres représentations sont prévues pour les soirées des lundi, jeudi et vendredi. Une autre en début d'après-midi à partir de 15 h. L'espace de l'OPLA, aménagé en parking, ne s'y prête guère : des voitures progressent au touche-touche sur la seule rue longeant le stade. Un courrier avait été adressé à l'OPLA, partenaire des Italiens, pour y remédier, affirme la directrice. Le stade du Caroubier peut contenir plus de 5000 voitures, assure un agent de l'OPLA, en précisant que plus de 20 agents en assurent la garde. Autre point fâcheux : aucun bus collectif n'assure cette ligne. Par ailleurs, les prix d'entrée vont de 150 da pour les enfants à plus de 350 pour les adultes. Isabelle Gillier s'en défend en rappelant que ceux pratiqués pour les Algériens sont 8 fois moins chers qu'en Europe. Des spectacles de plus de 2 heures en appellent à d'autres tout aussi merveilleux. Des trapézistes grimés, des bouffons et des bateleurs se donnent prestement la main sur un fond musical endiablé, laissant en transe un public tout acquis. Des funambules progressent sur une corde loin d'être raide. S'ensuivront des numéros où est donnée la part belle au spectaculaire. De jeunes tenant à bout de main un python de plus de 5 m courent le long des gradins. Ahuris, les spectateurs y jettent une main tremblotante. Epoustouflante également est la vue de ces chevaux qui font leur entrée fracassante sur scène. Toutefois, le clou du spectacle reste le numéro aérien où un voltigeur sautille, à plus de 12 m du sol, sur une roue en mouvement. Cette roue de la mort tient en haleine un public soucieux. L'acrobate est invité, indique notre interlocutrice, à faire des numéros au cirque du Soleil, l'un des plus prestigieux de l'Amérique du Nord. Par ailleurs, l'entracte de 15 mn est l'occasion pour s'offrir une rasade de boisson ou encore un boqueteau fluorescent dont font usage les enfants durant les numéros. Une buvette est aménagée où s'affairent, des serveuses.Il Florilegio a réussi le tour de force à drainer plus de 300 000 spectateurs à travers le pays. Deux chevaux, cinq poneys, trois tigres et un python ainsi que deux girafes et un hippopotame sont la ménagerie dont dispose le cirque. « Nous avons acquis 3 lions en Algérie qu'on a échangés contre des tigres avec la parc animalier de Sétif. Un mulet a été trouvé également dans l'Oranie », insiste Isabelle Gillier. Descendant du patriarche Darix Tongi, Maxi, actuel directeur de ce cirque originaire de Boulogne, est toujours sur le qui-vive. Il a réussi à imposer un air plus commedia dell'arte et moins spectaculaire aux représentations. Le directeur perpétue, avec son frère Steeve qui apparaît sur la scène, la grande tradition du cirque, comme on en fait plus, soutient la directrice adjointe. Un cirque tout de toquade, de verve et surtout de prouesses. Originaire de plus de 20 nationalités, la troupe a vu son effectif grossir de quelque 50 nationaux. En plus de Zhor Oubraham, chargé des relations extérieures, un acrobate de 22 ans originaire de Batna a intégré la troupe. N'ayant rien à envier à ses autres partenaires, Issam est dans le spectacle depuis pas moins de 13 ans, atteste-t-il. De plus, le nom éponyme de Amar est repris par les Italiens. L'enfant prodige de Bordj Bou Arréridj, Ahmed Ben Amar El Gaïd, dont l'histoire est racontée avec une pointe de nostalgie par Isabelle Gillier, est revenu après plus de 25 ans d'absence. Une EURL de droit algérien, mise sur pied, porte son nom. Les Italiens prévoient même l'ouverture d'une école de cirque en Algérie.