Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, dont le parti avait réalisé un score inespéré aux législatives de 2012 lui permettant d'avoir une majorité relative à l'APN, ne cache pas sa volonté d'asseoir, à l'occasion de ces sénatoriales, «sa suprématie sur la scène politique nationale». Les grands électeurs ont été appelés aux urnes, hier, pour élire les 48 nouveaux sénateurs dans le cadre du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Ce scrutin, organisé tous les trois ans, fait toujours suite à un duel entre les deux partis du pouvoir, le FLN et le RND. Et c'est ce dernier qui s'empare, à chaque fois, de la majorité au sein de la Chambre haute du Parlement avec 45 sénateurs, dépassant de quatre sièges son rival, le FLN. Mais cette fois-ci, l'enjeu semble plus important. Il s'agit de celui concernant le contrôle du Parlement avec ses deux Chambres. Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, dont le parti avait réalisé un score inespéré aux législatives de 2012 lui permettant d'avoir une majorité relative à l'APN, ne cache pas, en effet, sa volonté d'asseoir, à l'occasion de ces sénatoriales, «sa suprématie sur la scène politique nationale». C'est dans cette optique qu'il s'est même montré menaçant à l'égard des élus locaux de son parti, les sommant de respecter la discipline partisane et de voter pour les candidats FLN. Pour rattraper son retard sur le RND, Amar Saadani ne veut perdre aucune voix. «Celui qui trahit sera exclu du parti», a-t-il lancé lors de la dernière réunion avec ses militants et ses candidats à Alger. En se jetant de tout son poids dans cette élection, le FLN n'a pas uniquement le souci de contrôler entièrement le Parlement et les institutions élues. Son secrétaire général ne le cache pas. Il veut aussi récupérer la présidence du Sénat, qui lui échappe depuis le début des années 2000. Une opération qui lui permettra de se préparer, par la suite, à prendre la chefferie du gouvernement à la faveur de la révision constitutionnelle devant confier ce poste au parti majoritaire au Parlement. C'est en tout cas le vœu, maintes fois exprimé, du patron du FLN. Ce dernier est aussi animé par une autre arrière-pensée : couper la route devant le secrétaire général du RND et chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, qui pourrait prétendre à un retour à la tête du gouvernement et même à une éventuelle candidature à la succession du président Bouteflika. Cette guéguerre a commencé depuis le retour d'Ahmed Ouyahia à la tête du RND et son appel, à l'issue du dernier congrès du parti, à relancer l'Alliance présidentielle dissoute depuis 2012. Se sentant menacé, Amar Saadani a vite rejeté l'initiative. Pour lui, seul le FLN doit être «la locomotive» sur la scène politique. Cette position a davantage refroidi ses relations avec le RND et son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, qui n'a pas hésité, de son côté, à bouder la démarche du chef du FLN consistant à créer un «front» de soutien au programme du président Bouteflika. En outre, certains observateurs de la scène nationale pensent que Amar Saadani convoite aussi le poste de président du Conseil de la nation. Un poste qui lui permettra de devenir le troisième homme de l'Etat et de prétendre à la présidence de la République en cas de vacance du pouvoir…