Demain, Amar Saadani, patron du FLN, réunira les élus et cadres locaux du parti poursuivant sa campagne de «sensibilisation» en prévisions des sénatoriales de décembre. «Notre parti est majoritaire à l'APN et le sera bientôt au Conseil de la nation», a promis le secrétaire général du FLN. «Saadani a prévenu tout le monde au sein du parti contre les achats de voix, précise une source du vieux parti. Lors des élections du Sénat, la chkara pour avoir un poste de sénateur est devenue très répandue». Fin novembre, à Oran, lors d'une réunion des élus, Saadani a menacé : «L'époque des marchandages des voix par les élus est bien révolue. Il faut que la justice soit actionnée, si l'on relève ce type de pratique considérée comme de la corruption, de l'argent sale qui a terni l'image du parti lors des dernières élections législatives», qualifiant les élus tentés par ces «marchandages» de «harkis». Il faut dire que l'enjeu est de taille : c'est le frère-ennemi, le RND, qui occupe une place dominante dans la Chambre haute depuis le renouvellement partiel des sièges de 2012. Sur les 96 sièges concernés par l'élection universelle indirecte, le RND dispose de 44, alors que le FLN ne contrôle que 39. «L'exercice sera difficile pour le FLN, puisque le parti n'a pas pu s'allier avec d'autres formations pour renforcer ses positions face au parti de Ahmed Ouyahia», regrette un cadre de l'ex-parti unique. «Saadani est sorti vainqueur de plusieurs combats, notamment quand il s'est attaqué à la réorganisation des mouhafadates, nuance un autre cadre du FLN. Il est bien décidé à rafler le maximum de sièges au Sénat pour asseoir encore plus son autorité, il vise même le déboulonnage du président de la chambre haute, le RND Abdelkader Bensalah».