Saâdani affûte ses armes en prévision des échéances sénatoriales «Plus de mandature travaillée dans les coulisses», a précisé le secrétaire général du FLN. Après avoir joué à fond la carte de la pseudo «démocratie» dans le choix de ses cadres au sein des appareils de l'APN pour un mandat d'une année, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, s'engage dans une campagne pour des sénatoriales. Sans: «chkara». C'est là le cheval de bataille d'Amar Saâdani, secrétaire général du Front de Libération nationale, devant une assistance composée essentiellement de militants et de curieux surtout. Ainsi, seuls quelques cadres du parti, venus de l'est et du sud-est du pays étaient présents au meeting, animé hier, par le premier homme du FLN. C'est en ces termes que Saâdani a annoncé la fin de l'ère de la «chkara» le «marchandage des voix et places» et le travail des coulisses. «La chkara kholset men andi fi Hydra», a dit le secrétaire général du Front de Libération nationale. Et d'ajouter: «Plus de mandature travaillée dans les coulisses, bienvenu à tout candidat sous l'égide du parti», a précisé le porte-parole du FLN. Des propos qui lui ont valu sur place des critiques par des militants de son parti. Ces derniers l'accusent de reconnaître ouvertement le travail de la «chkara». En tout cas, après le franc succès à la première chambre, l'APN en l'occurrence, voilà Saâdani qui affûte ses armes en prévision des échéances sénatoriales. Cette course folle aux sièges du Sénat, va confronter certainement le patron du vieux parti avec un adversaire de taille voire même redoutable, Ahmed Ouyahia SG du RND. C'est cette dernière situation, à laquelle s'ajoute le mal de légitimité que le N° 1 de l'ex-parti unique, pour gagner cette bataille féroce, et fort de son maintien malgré la contestation à la tête du FLN, Amar Saâdani vise à dominer totalement la scène politique nationale et à s'imposer comme le chef de file, même avec un tel dérapage dans le discours. Pour arriver à ses fins, le SG du FLN est prêt à user de tout le lexique politique, même si ce dernier pourrait porter préjudice à l'image du parti. Le patron de l'ex-parti unique dès qu'il revient sur le sujet, tonne: «L'époque du marchandage des voix par les élus est bien révolu.» Il ira jusqu'à qualifier de traîtres ceux qui acceptent ce genre de marchandage. Le recours à la justice est inévitable: «Il faut que la justice soit actionnée, si l'on relève ce type de pratique considérée comme de la corruption» a-t-il ajouté. «La première chambre est une institution d'une extrême importance pour nous, nous devons l'atteindre avec toute transparence» a-t-il fait savoir. Ainsi, l'homme n'a pas caché l'ambition de son parti de s'adjuger la majorité au niveau de cette chambre (Conseil de la nation). Toujours sur les échéances à venir, Amar Saâdani a parlé de perspectives «cruciales et décisives». Et c'est dans ce sens que le SG du FLN, appelé au renforcement du parti par l'élite, les universitaires, les cadres et toutes les autres franges de la société civile. «Le FLN ne peut plus se contenter d'être présent sur tout le territoire national. Le parti doit peser partout et à tous les niveaux. Il faut donc s'ouvrir sur la jeunesse et les compétences», a-t-il martelé. Amar Saâdani parlait ainsi d'enjeux dans lesquels il n'imagine pas un second rôle pour son parti. Ce pourquoi, d'ailleurs, il a qualifié le FLN de locomotive.: «Nous devons, encore une fois, prouver toutes les capacités de mobilisation de notre parti en allant vers ces élections en rangs unifiés», devait-il préciser. Evoquant l'alliance, Amar Saâdani qui, dévoilant la feuille de route du parti, durant la précédente campagne des sénatoriales, ne voulait pas d'alliance avec d'autres formations politiques, aujourd'hui, se dit favorable pour une alliance avec toutes les formations politiques, associations et ONG.«Ils ont peur du parti FLN, nous les invitons à une alliance dont, le siège sera hors du siège du parti FLN», a rassuré le premier responsable du Front de Libération nationale. Une alliance qui porte sur l'intérêt du bled comme l'a expliqué Saâdani «La priorité est de servir l'intérêt du pays et sa sécurité surtout. Le peuple est conscient des machinations et du danger positionnés à proximité de nos frontières», a-t-il martelé. Il fera un tour d'horizon sur la situation sécuritaire régnant dans les pays voisins, en Libye, en Tunisie et autres. «La démocratie n'est pas importée en Algérie, elle est inspirée des Algériens eux-mêmes, avec une conception arabo-musulmane.» Des propos lancés par le SG du FLN en direction de ceux qu'il invite à une alliance, pour aborder différents thèmes d'actualité nationale. De tels propos et telles propositions reflètent la détermination de Saâdani qui ne ménage aucun moyen dans cette féroce bataille, pour aboutir à ses ambitions.