Pour la première fois dans les annales de la législation pluraliste, des députés se révoltent et perturbent une plénière consacrée au débat autour du projet de loi de finance 2016. Un texte juridique qu'ils qualifient d'anti social, anti national et anti démocratique. Jamais une loi de finance n'a suscité autant de polémique et de colère. Avant l'entame des débats l'opposition parlementaire composée du FFS, PT, et l'alliance de l'Algérie verte(AAV) a improvisé une marche, arpentant les couloirs de l'Assemblée nationale tout en brandissant des affiches ou l'on pouvait lire « ministre oligarques dégagez », « touche pas à mon Etat social », « non à la spoliation de l'argent du peuple », « l'argent pour eux misère pour le peuple » « non à la privatisation de l'Etat ». Les contestataires ont scandé également des slogans hostiles au gouvernement « honte, honte, ils ont vendu l'Algérie à un dinars symbolique », « l'Algérie libre et démocratique ». Déterminé à bloquer le projet et à dénoncer la main mise des hommes d'affaires sur les décisions politique et économique, les députés rejoignent la plénière et décident, a tout prix, d'exprimer leur opposition devant les membres du gouvernement a leur tête le ministre des finances Abderahmane Benkhalef autour d'un projet qu'il qualifie « d'infâme ». L'opposition demande un point d'ordre pour justement faire part des incohérences et des passes droits constatés lors des débats au sein de la commission des finances. Le président de l'Assemblée ignore l'appel des députés. Chose qui a irrité les parlementaires qui ont alors envahis la tribune de l'Assemblée populaire nationale. La cacophonie s'installe et les députés en ont failli arriver aux mains. La situation aurait pu dégénérer entre eux si ce n'est l'intervention des agents de l'APN. Ould Khelifa intervient enfin et accorde le point d'ordre. Djoudi du PT prend la parole et s'exprime au nom des députés de l'opposition il dénonce les dispositions contenues dans la loi de finance et la falsification du rapport de la commission par le président du groupe parlementaire du FLN. L'opposition a profité de la tribune pour exprimer tout le mépris qu'il voue à ceux qui veulent vendre l'Algérie à un dinars symbolique. En dépit de la protestation les députés de la majorité ont approuvé la LF2016. Les députés de l'opposition se sont alors concertés et ont décidé de saisir par écrit le président Bouteflika pour lui demander de ne pas signer la LF 2016…