La loi de finances 2016 a fait couler beaucoup d'encre et susciter la colère de quelques partis politiques. Hier, c'était le jour d'adoption de cette loi, tant débattue au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN). Cet évènement tant attendu et qui a fait beaucoup de bruit, a déjà commencé dans une ambiance «chaude». Déjà, dans la matinée, avant le commencement de la séance plénière durant laquelle les députés ont procédé au vote, les membres du Parti des travailleurs (PT), FFS, de l'AAV, du Front de la Justice et du développement, et du Parti de la construction nationale ont procédé à une marche collective dans les couloirs de l'APN. Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles ils ont exprimé leur total désaccord avec la loi de finances 2016. Sur les pancrates, on pouvait lire «Touchez pas à l'argent du peuple», «Non à la privatisation de l'Etat», «Non à la LF 2016», «Non à la spoliation de l'argent du peuple», «LF2016, de l'oligarchie à l'oligarchie». Cette marche a donné le ton. Quelques minutes après, les députés qui manifestaient ont rejoint leurs places dans l'hémicycle. La séance, qui a pris du retard, a été ouverte par le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa. A peine avait-il donné la parole au rapporteur de la commission que le chef du groupe parlementaire du PT a demandé un point d'ordre. Demande ignorée, le rapporteur continue sur sa lancée dans une ambiance chaotique ; des membres des partis de l'opposition ont occupé le pupitre de la tribune. C'est là que la bagarre a éclaté, membres du FLN contre ceux du PT jusqu'au crêpage de chignons entre les militantes des deux partis. Une ambiance thermique, les cris ont envahi la salle, les députés s'insultaient, et il y en avait ceux qui continuaient à chanter l'hymne national, brandissant leurs affiches qu'ils avaient depuis la matinée. Quelques minutes après, l'ambiance s'est un peu calmée. Début de présentation des articles qui suscitaient le mécontentement des uns et la satisfaction des autres. Retour au point d'ordre demandé par le député du PT qui a déclaré la «guerre», lequel s'il avait été accepté au début n'aurait pas causé tout ce «bruit». Djelloul Djoudi, porte-parole du PT, dénonce «la falsification du rapport complémentaire de la commission, dans laquelle le président du groupe parlementaire du FLN a fait irruption et présidé la commission des finances alors qu'il n'en est pas membre». Finalement, en fin d'après-midi, la loi de finances 2016 a été adoptée à la majorité par l'Assemblée populaire nationale.