«J'ai appelé le gouvernement à accompagner la société pour bannir et lutter contre toute forme de gaspillage et de dilapidation et à prendre les mesures nécessaires en vue de rationaliser les dépenses publiques», a affirmé le président Bouteflika. En ce début d'année, le président de la République s'est adressé aux Algériens. Il s'est exprimé, pour la énième fois, via un message lu en son nom à Constantine par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la Présidence, à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 17e Semaine nationale du Coran. Le chef de l'Etat parle d'une conjoncture difficile que traverse le pays, notamment sur le plan économique, et invite les Algériens à faire preuve de solidarité, de patriotisme et de défendre l'image de notre religion. Il leur demande aussi de «se retrousser les manches» et de «s'appliquer dans leur travail», seule alternative, selon lui, pour faire face à la crise engendrée par la chute des cours du pétrole. Le Président s'est attardé dans son message sur la notion du travail. Il a joué sur les sentiments et les valeurs de l'islam pour tenter d'apaiser une situation sociale au bord de l'explosion. Le chef de l'Etat a puisé dans le Coran en citant des versets qui évoquent la valeur du travail : «Toute personne connaissant les valeurs de l'islam, son essence et ses enseignements sait pertinemment que cette religion est une religion de savoir et de travail». Les Algériens, qui subissent en ce début d'année les nouvelles mesures introduites par la loi de finances 2016, sont appelés à revoir leur mode de consommation et à l'adapter aux produits fabriqués localement. «Il faut que nous consommions ce que nous produisons comme richesse», note le chef de l'Etat dans son message, tout en rappelant avoir ordonné au gouvernement de dire la vérité au peuple sur la conjoncture actuelle, et ce, «pour que tous nous adoptions un mode de consommation adapté à ce que nous produisons comme richesse et que nous renoncions à l'économie basée essentiellement sur les recettes des hydrocarbures en vue de passer à une économie diversifiée axée sur l'agriculture, l'industrie et les services». «J'ai appelé le gouvernement à accompagner la société pour bannir et lutter contre toute forme de gaspillage et de dilapidation et à prendre les mesures nécessaires en vue de rationaliser les dépenses publiques», a expliqué M. Bouteflika, précisant que ces décisions ont été prises sur fond de «crise économique sévère ayant impacté notre pays et influé sur nos réserves, nous poussant à revoir notre mode de consommation et la cadence de notre travail et de nos activités». Plus loin, le Président note que des efforts ont été toutefois consentis ces dernières années pour rattraper le retard induit par les années de crise. «Nous sommes très optimistes quant à notre capacité de relever les défis et de surmonter les sentiments de désespoir et d'amertume que certaines parties tentent de propager, forts de la volonté de notre peuple, de son courage et de sa détermination à aplanir les difficultés», a-t-il souligné.