Campagne présidentielle oblige, la Grande Mosquée de Paris deviendra très vite un lieu de passage obligé. C'est le ministre de l'Intérieur et candidat à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, qui a ouvert la voie. Il s'est rendu jeudi soir en « ami » des musulmans de France à la Grande Mosquée de Paris pour partager pour la première fois le repas de rupture du jeûne du Ramadhan. Dans une allusion à la présidentielle, Nicolas Sarkozy a promis de continuer à agir dans les années à venir pour faire vivre une laïcité vivante et offensive, les religions et la République. « Ma visite de ce soir n'est pas protocolaire. Elle est celle d'un ami », a cru bon de préciser Nicolas Sarkozy au début de cette soirée d'Iftar. Le ministre candidat a défendu son bilan face aux accusations de « communautarisme », lancées jusque dans son propre camp, après avoir mis en place le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de l'Islam de France. « Je respecte les communautés, mais je ne suis pas communautariste parce que je ne veux pas que les communautés vivent isolées les unes des autres », a-t-il répliqué aux « esprits bornés qui refusent de regarder la France telle qu'elle est, multiple, colorée, épicée ». Son allusion aux tenants de l'extrême droite, et même à certains membres de son parti (UMP) n'a échappé à personne. Il enfonce le clou en disant « sa fierté de partager ce moment privilégié, symbole des relations paisibles qui existent entre la République et les musulmans de notre pays ». En rendossant son costume de ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a dénoncé les agressions islamophobes commises le week-end dernier contre les mosquées de Quimper et de Carcassonne, où des croix gammées ont été inscrites sur les mosquées, souhaitant que les agresseurs soient « sévèrement punis par l'autorité judiciaire ». Il a aussi salué l'accord trouvé le 17 septembre au sein du conseil d'administration du CFCM, paralysé depuis plusieurs mois par le conflit entre la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) et les autres composantes. Il a vu dans cet accord la possibilité de progresser sur quatre dossiers prioritaires, la mise en place de la Fondation des œuvres de l'Islam de France, le formation des imams, le pèlerinage à La Mecque et l'évolution de la loi de 1905 sur la laïcité.