La production du liège dans la wilaya de Tizi Ouzou pour la campagne 2006 est estimée, selon le bilan exhaustif dressé par la conservation des forêts, à 1868,5 q, dont 1373,5 q de liège de reproduction (destiné la fabrication des bouchons) et 495 q de liège mâle ou de première exploitation (destiné à la fabrication des agglomérés d'isolation entre autres). La production, issue principalement des forêts de Tamgout, Tigrine, Mizrana, Bni-Djennad, Amraoua et Bni Khelfoun, a toutefois connu une baisse de 5000 q par rapport à la campagne précédente où l'on a enregistré une production totale de 7000 q. Selon le responsable de la cellule d'information à ladite conservation, M. Amour, les incendies ayant ravagé des hectares de chêne-liège et le peuplement de l'espèce dans des zones abruptes et difficilement exploitables, ont contribué massivement à la baisse de la production qui n'arrive plus à satisfaire le marché national. Dans le chapitre des travaux sylvicoles réalisés cette année dans le cadre du programme de développement initié par la wilaya, M. Amour a indiqué que plusieurs hectares de chêne-liège ont été mis en valeur, particulièrement dans les zones qui n'ont pas ou jamais été exploitées. « Les travaux, confiés à diverses entreprises, ont touché les forêts de Taksebt, Azouza, Mizrana et Akfadou. Cette opération a donné une production de 495 stères dont 477 ont été mises en dépôt », ajoute-t-il en insistant sur l'importance de rendre rationnel les techniques de culture afin d'améliorer la qualité des lièges et du coup augmenter la production. Par ailleurs, la formation physique du tissu subéreux et sa merveilleuse structure cellulaire ne font que justifier l'ampleur de l'horizon ouvert à ses applications industrielles. Malheureusement, l'étendue de celles-ci a fait surgir le problème du manque de matière première, ayant poussé certaines entreprises à recourir au pillage du liège, même en dehors des saisons de récolte rien que pour satisfaire leurs besoins. Pis, le phénomène n'est, semble-t-il, pas jugulé malgré la mise en place d'une rigoureuse police forestière. Dans des forêts à forte concentration du chêne liège, à l'instar de la forêt de Tamgout, le pillage est devenu monnaie courante. « Des lobbies d'individus exploitent le liège sans norme aucune et sans le moindre respect des procédés de récolte. L'essentiel pour eux est de fructifier leur rente sans se soucier des dommages non moins amples causés aux sujets », déplorent certains spécialistes en la matière. « Leur appétit vorace, ajoutent-ils, est semblable à celui de l'étourneau qui, même s'il est gavé, pique sur l'olive fatale. Ainsi, ces exploitants, sans scrupule, se font souvent prendre dans le piège qu'ils ont, eux-mêmes, tendu. Et les services des forêts leur font, sans conteste, subir les frais de leurs méfaits ».