Un hommage a été rendu, samedi dernier, à la Bibliothèque nationale à Alger, en l'honneur du doyen des écrivains algériens d'expression française, Kaddour M'hamsadji, en reconnaissance de sa contribution à l'Education nationale et à sa brillante carrière littéraire. L'hommage en question a été organisé conjointement par l'association des Amis de la Rampe Louni Arezki et par l'Office national des droits d'auteur et droits voisins. Cette célébration-hommage a draîné une foule des plus nombreuses, constituée entre autres d'anciens médersiens, écrivains, auteurs, musiciens, de chanteurs, d'anciens combattants et d'anonymes L'heure était aux retrouvailles et à l'émotion. Parmi les invités de marque, citons entre autres Sid Ali Abdelhamid, membre du bureau politique du PPA/MTLD et co-fondateur du CRUA, Kamel Bouchama, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Noureddine Saoudi, musicologue et musicien, Amin Zaoui et Waciny Laredj, écrivains, Ahmed Tessa, pédagogue, Lamine Bechichi, l'un des pionniers de l'information. Dans le discours inaugural, le président de l'association Les Amis de la Rampe Louni Arezki, Lounis Aït Aoudia a rappelé les valeurs humaines intrinsèques de Kaddour M'hamsadji. Le secrétaire général de l'association, Djamel Soufi, est revenu ensuite sur la longue carrière de Kaddour M'hamasadji. Ce dernier est né en 1933 à Sour El Ghozlane. Il est auteur de plusieurs romans, essais, nouvelles, pièces théâtrales, contes et poésie. Il est, actuellement, chroniqueur littéraire dans un quotidien national. Lors cette cérémonie, plusieurs invités se sont succédé sur le podium pour témoigner de leur reconnaissance envers l'écrivain et l'ami de cœur qu'est pour eux Kaddour M'hamsadji. Dans son intervention, Djoher Amhis-Ouksel a évoqué sa complicité qui s'est faite autour du livre avec Kaddour M'hamsadji. Ce qu'elle retient de l'homme, c'est sa culture et son engagement comme éducateur. Elle avoue que son plus grand regret est de ne pas l'avoir rencontré plus tôt. «Son nom pour moi, dit-elle, était associé aux contes recueillis auprès de sa grand-mère, aux jeux, aux bouqalate, aux activités ludiques, à l'appel à la mémoire et au désir à la transmission.» Ce n'est que récemment, lors du Festival du livre tamazight de Bouira, qu'elle l'a approché. Elle a vu un homme heureux de se ressourcer. Il en avait profité, d'ailleurs, pour se rendre dans son village natal, Sour El Ghozlane. «A son retour, j'ai vu un homme transformé. Son ancrage dans la société et son engagement sans faille traversent toute son œuvre. C'est un témoin lucide qui, très jeune, a pris conscience des changements de son pays. C'est un écrivain immense, nourri au plus profond de sa foi et de sa spiritualité. Il est de cette terre avec ses légendes et ses traditions. Je n'ai pu m'empêcher de faire le lien avec Si M'hand U'M'hand. On peut affirmer qu'il est en accord avec lui-même dans sa société et son environnement. Il est en phase, en équilibre écologique», témoigne-t-elle. Pour l'écrivain Waciny Laredj, Kaddour M'hamsadji est un grand écrivain. Il estime que l'ensemble des œuvres de ce doyen doivent être rééditées, de même que certaines d'entre elles doivent figurer dans le programme scolaire algérien. Abondant dans le même sens, Amine Zaoui soutient que M'hamsadji est un écrivain complet. Il est l'un des acteurs de la culture. Il est hanté par le livre. L'hôte de cette cérémonie, Kaddour M'hamsadji, a eu du mal à contenir sa joie. Il a avoué qu'il ne s'attendait pas à un tel hommage. «Je n'ai jamais ressenti une telle joie. Un écrivain n'écrit pas pour lui-même, mais pour le plaisir à donner. Je dédie cet hommage aux jeunes en leur recommandant de prendre soin du livre algérien.» Il est à noter que cette cérémonie-hommage a été caractérisée par la remise d'un trophée, d'un tableau de peinture, d'ouvrages, ainsi d'un burnous blanc à Kaddour M'hamsadji. En outre, l'assistance a eu l'honneur de découvrir en exclusivité la jaquette du prochain roman de Kaddour M'hamsadji intitulé La quatrième épouse, lequel paraîtra aux éditions Casbah.